TJV : Toute la flotte des IMOCA à bon port… course contre la montre pour les derniers Class40
Avec l’arrivée cet après-midi du duo franco-turque Nigon/Pamir à la 27e place, à bord de Vers un monde sans sida, tous les IMOCA de la 14e Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre sont désormais amarrés au pied du Pelhourino. Du côté des Class40, quatre arrivées se sont succédées depuis le milieu de la nuit dernière (Banque du Léman 4ème, Crosscall Chamonix Mont-Blanc 5ème, Linkt 6ème et Made in Midi 7ème) et 15 équipages sont encore sur la route vers Salvador de Bahia dont 2 encore bien empêtrés dans le Pot-au-noir. Pour Equipe Voile Parkinson et Voile Exotique, c’est un contre la montre qui commence pour arriver avant la fermeture de la ligne d’arrivée !
Enorme match en Class40
« Le final va être serré jusqu’au bout ! Eärendil est à notre vent et en vue, et Vogue avec un Crohn en ligne de mire. Ca va se terminer comme une étape de Figaro au bout de 4500 milles de course… » écrit ce midi Emmanuel Le Roch à bord d’Edenred. La bagarre est incroyable depuis quelques heures entre la 10ème et la 13ème place. Le tandem Le Roch/Bourgnon a perdu des milles en longeant les côtes brésiliennes avec moins de vent et se retrouve à portée de fusil du binôme Pourre/Luciani (Eärendil), entre les Frères Courbon (A chacun son Everest) à 12 milles de leur tableau arrière et les jeunes Atwell/Antoine sur Vogue avec un Crohn à 30 milles de leur étrave. Les dernières heures de course seront celles de tous les dangers pour ces équipages qui sont attendus la nuit prochaine ou au petit matin. Sous spi par un vent d’est adonnant, les Class40 cavalent entre 10 et 12 nœuds. A bord de Eärendil, dans ces conditions optimales, on espère grappiller encore des milles. « On lorgne également du côté de Vogue avec un Crohn car depuis que l’allure est spiable, il a un déficit de vitesse par rapport à Edenred et nous. On lui prend de 3 à 4 milles par heure et à midi aujourd’hui, il est à 36 milles de nous et il nous reste au moins 18 heures de course : cela semble faisable ! » raconte Catherine Pourre.
L’heure du décompte
A 1000 milles encore de Salvador de Bahia, Terre Exotique et Equipe Voile Parkinson commencent à peine à se déhaler vers le sud dans les prémices du vent de sud-est signifiant les alizés. 3,2 nœuds de moyenne en 24h pour le tandem Guegen/Auffret, c’est dur pour le moral ! D’autant que pour ces deux équipages, la Route du café se transforme en une course contre la montre depuis que Crédit Mutuel est arrivé. « On ne pensait pas à la fermeture de la ligne mais depuis l’arrivée de Crédit Mutuel à Bahia, on y pense ! Sur nos routages, c’est réalisable mais vu que nous sommes toujours dans le Pot, on va voir… D’une course poursuite pour rattraper les autres, c’est devenu une course contre la montre ! » racontait Florian Guegen à la vacation de midi. Patience donc mais aussi ténacité vont être le cheval de bataille des deux derniers Class40 à l’heure où Salvador de Bahia fête chaque jour et chaque nuit de nouvelles arrivées…
Ils ont dit
Florian Gueguen – Equipe Voile Parkinson (Class40)
Nous sommes en plein dans le Pot-au-noir, on fait avec !… Nous avons des toutes petites conditions, c’était bien jusqu’à minuit puis de gros nuages sont arrivés et nous nous sommes retrouvés à 0 nœuds, avec en plus une panne moteur à gérer… Actuellement il y a un tout petit flux d’est qui nous permet d’avancer tranquillement. C’est notre troisième jour de Pot-au-noir, ça commence à être long ! Mais on va y arriver. On l’appréhendait et nous sommes en plein dedans… Le groupe de 3-4 bateaux qui était devant nous est passé pile poil au bon moment et ça s’est refermé sur nous. On ne pensait pas à la fermeture de la ligne mais depuis l’arrivée de Crédit Mutuel, on y pense ! Sur nos routages c’est réalisable mais vu que nous sommes toujours dans le Pot, on va voir… D’une course poursuite pour rattraper les autres, c’est devenu une course contre la montre !
Mathieu Claveau – Prendre la mer Agir pour la forêt (Class40)
Ça va très bien. Nous sommes sous grand spi depuis 1h, on a 15-17 nœuds de vent, on file vers Bahia où nous devrions arriver dans un peu plus de 24h. On reste vigilants car il y a pas mal de pêcheurs qui ne sont pas indiqués à l’AIS. Chocolat Pariès – Coriolis Composite est derrière nous mais on se méfie ! Ils vont sans doute tout faire pour ne pas se faire avoir par un bateau vintage ! Le bateau est intact, nous n’avons aucune déchirure de voile, ce qui est parfait pour notre petit budget. Les frères Courbon sont trop loin pour nous d’autant que leur bateau va super bien. Cette nuit, nous nous sommes tout de même mis au large pour voir si potentiellement nous pouvions tenter quelque chose. En revanche, nous sommes contents d’avoir pu raccrocher sur Edenred, on n’a pas compris ce qu’ils étaient partis faire le long de la côte du Brésil ! Petite précision pour finir, c’est mon anniversaire aujourd’hui, j’ai 31 ans.
Alexandre Hamlyn – Chocolat Pariès – Coriolis Composites (Class40)
C’est plutôt agréable là, nous avons eu une bonne journée hier sans manœuvre, nous étions sur les écoutes pour essayer de se refaire. Là on est sous spi avec un angle optimal pour une arrivée d’ici 24h, c’est une situation plutôt confortable pour cette fin de course. Pour rattraper les frères Courbon, il nous faudrait 1 nœud de plus. Nous sommes au maximum à la barre mais pas d’option révolutionnaire, juste des changements de voile selon l’adonnante et la refusante. Il y a pas mal de trafic marchand ça s’intensifie de plus en plus, on fait gaffe à ça. Les nuits sont magiques, bien noires au début puis la lune qui se lève rend la mer magnifique, les levers de soleil ont aussi des lumières somptueuses, c’est totalement différent de la Manche ! Côté nourriture, il nous reste pile poil ce qu’il faut mais on n’a plus de pamplemousse, ça manque !
Valentin Gautier – Banque du Léman 4ème Class40
On a ouvert la caisse à outils deux ou trois fois quand même. Dès qu’on avait quelques heures de reaching un peu appuyé, ça nous aidait beaucoup pour revenir. On a eu du mal à se mettre dans le rythme car on a bourriné pendant des semaines pour être au départ. Au début, ça piquait un peu, on s’est fait cueillir en Manche avec des conditions bizarres de mer au Cotentin. On a perdu un spi d’entrée de jeu au bout de deux ou trois jours. Je crois que le bateau a vraiment un beau potentiel. Il nous manqué un peu de temps mais dès qu’on est au travers avec du vent, c’est magnifique. Je suis presque déçu que le bateau ne fasse pas podium. Nous on est des bizuths de la transat, donc quatrième, ce n’est pas mal mais peut-être que lui méritait mieux. Mais il y en aura d’autres.
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– CP –
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