Alex Thomson, Hugo Boss, deuxième du Vendée Globe 2016-2017
Alex Thomson a franchi la ligne d’arrivée du 8e Vendée Globe ce vendredi 20 janvier 2017 à 8 heures 37 minutes et 15 secondes, heure française, 15 h 59 mn et 29s après le vainqueur Armel Le Cléac’h. Pour sa quatrième participation au Vendée Globe (3e en 2013, abandon en 2004 et 2008), le Britannique a imprimé un rythme d’enfer battant le record de distance parcourue sur 24 heures avec 536,81 milles avalés à la vitesse moyenne de 22,4 nœuds ! Privé de son foil depuis le 19 novembre, Alex a su maintenir la pression sur son adversaire Armel Le Cléac’h… jusqu’au bout.
Le Britannique Alex Thomson achève ce Vendée Globe 2016-2017 à la deuxième place, à l’issue d’un extraordinaire duel avec Armel le Cléac’h : le suspense a duré jusqu’au dernier jour de course ! Sa vitesse moyenne sur le parcours théorique de 24 500 milles est de 13,64 nœuds. Mais Hugo Boss a en réalité parcouru 27 636 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 15,39 nœuds. Ce vendredi matin s’achève donc le quatrième tour du monde en solitaire d’Alex Thomson (42 ans) qui, après deux abandons en 2004 et 2008, montait sur la troisième marche du podium en 2012-2013, juste derrière… Armel le Cléac’h.
Avant le départ du ponton de Port-Olona, le monocoque à foils noir Hugo Boss suscitait déjà l’admiration du plus grand nombre, public très averti y compris. Le marin britannique qui navigue sous les couleurs d’Hugo Boss depuis près de 15 années est un personnage certainement plus exubérant que son rival breton au comportement de métronome dans ce Vendée Globe. Une audace et un talent sportif dont témoignent les célèbres vidéos Mast, Keel et Sky walks. L’IMOCA à foils au look avant-gardiste dessiné par Guillaume Verdier et le cabinet VPLP et construit par le chantier anglais Green Marine, a démontré un potentiel de vitesse supérieur à tous ses concurrents.
Un tour du monde express
Pour cette huitième édition du Vendée Globe, le duel a commencé dès le début de la course, puisque Alex Thomson était en tête les 7 et 8 novembre, puis treize jours du 12 au 26 novembre, ainsi que les 26 novembre, 1er et 2 décembre. Privilège qu’Armel ne lui laissera plus jusqu’à l’arrivée… Le 15 novembre établit un nouveau temps de référence au passage de l’équateur en 9j 07h 02mn soit 1 jour et 4 heures de moins que le précédent détenu par Jean Le Cam depuis 2004. Le Britannique est alors 3h devant Armel Le Cléac’h et accélère encore puisque le 19 novembre, il est 133.70 milles devant le futur vainqueur : c’est le plus grand écart qu’il pourra lui infliger, mais il casse alors son foil tribord…
Malgré cette avarie, le 24 novembre Alex Thomson franchit la longitude du cap de Bonne-Espérance après 17 jours 22h et 58 mn de mer, pulvérisant le temps de référence d’Armel Le Cléac’h de 2012 de plus de 5 jours. Il a encore 4h 22 minutes d’avance sur son poursuivant. Handicapé par son avarie de foil tribord, Alex Thomson voit son adversaire préféré gérer les transitions entre les systèmes météo à la perfection : il lui rend cinq heures au passage de la longitude du cap Leeuwin.
Et la traversée du Pacifique ne lui est pas favorable lorsque les deux leaders doivent contourner un anticyclone mal positionné juste au-dessus de la Zone d’Exclusion Antarctique : le skipper de Banque Populaire VIII fort de sa petite avance, fait alors le break : le 25 décembre, Alex Thomson passe le cap Horn quasiment deux jours après et avec 819 milles d’écart sur le premier. Mais malgré les retours successifs du Britannique pendant toute la remontée de l’Atlantique, après les Falkland, au large du Brésil, dans un Pot au Noir à rallonge, au passage des Açores et jusqu’à la veille de l’arrivée, Armel Le Cléac’h est à portée de lance-pierres… mais toujours devant. Pourtant le 16 janvier matin, Hugo Boss s’adjuge le record de distance parcourue en 24 heures avec 536.81 milles à la moyenne de 22,4 nœuds !
Le 18 janvier à la veille de l’arrivée aux Sables d’Olonne, le skipper britannique est à seulement 40 milles derrière son rival français, toujours en compétition pour la première place : « J’essaie de faire fonctionner mon anémomètre (qui perturbe le fonctionnement du pilote automatique). Mais il ne me reste plus d’options pour revenir sur Armel. Je ne me concentre pas sur l’arrivée mais sur ce qu’il faut faire pour que les pilotes automatiques fonctionnent afin que je puisse dormir. J’ai fait une nuit blanche et suis très fatigué… » déclare le solitaire qui finira sa magnifique course au lever du soleil après avoir été obligé de tirer des bords pour conclure son quatrième Vendée Globe en dauphin.
Crédit Photo : Olivier Blanchet / DPPI / Vendée Globe
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– CP –
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