Les Voiles de St Tropez : Les splendeurs de nos 20 ans !
Les Voiles de Saint-Tropez n’ont pas lésiné, ni sur les moyens, ni sur l’enthousiasme pour célébrer, toute cette longue et radieuse semaine, leurs 20 ans ! La météo y est allée de son ensoleillement maximum et le dieu Eole lui-même s’est manifesté sous toutes ses formes pour permettre la tenue de régates somptueuses au plus près des rivages enchanteurs de la côte varoise. 4 000 marins et leurs quelques 300 embarcations Modernes ou Classiques repartent à compter d’aujourd’hui vers leurs ports d’attache, éblouis de tant de splendeur, le cœur un peu serré sûrement à l’idée de devoir désormais patienter toute une année avant de renouer, comme à l’accoutumée, fin septembre 2020, avec la magie d’un yachting décidément intemporel. Mais avant cela, ils ont, toute cette journée, fêtés comme il se doit les lauréats de cette grande semaine sportive, à l’occasion de la traditionnelle remise des Prix tenues à la Citadelle de Saint-Tropez.
Sumurun d’un souffle
Chéris du grand public comme des spécialistes, les voiliers classiques ou de tradition sont à Saint Tropez réunis en 11 groupes déterminés en fonction des tailles, des types de gréement et de la jauge de bateaux, dans le but d’offrir à chaque concurrent un maximum d’équité en course. A tout seigneur tout honneur, dans le groupe des Grands Traditions, Sumurun, le ketch Bermudien (Fife 1914) s’impose magistralement et dame le pion au 15 m JI Mariska (Fife 1908) pour un petit point au terme des manches disputées dans tous les styles de vent. Moonbeam of Fife (Fife 1903) complète ce podium. Du côté des époustouflantes goélettes, c’est Elena of London – qui dépasse les 50 mètres hors-tout – qui décroche le titre en remportant toutes les manches devant Naema, Orianda et Puritan.
Il Moro di Venezia chez les 12 m J
Trois magnifiques 12 m J, couvrant une décennie de la Coupe de l’America des années 70 ont régaté avec bonheur à Saint-Tropez. Les Italiens d’Il Moro di Venezia s’imposent en temps compensé et rendent un hommage appuyé à leur dauphin Ikra, toujours aussi véloce quelles que soient les conditions aux mains de Nicolas Bérenger, devant le très mythique France de Pierre Bausset.
Yanira sans égale
Le cotre Bermudien Yanira, construit par l’architecte danois Bjarne Aas et piloté de main de maître par l’espagnol Pepe Negrete, n’aura laissé que des miettes à ses rivaux du groupe Classique Marconi A. Trois manches validées, et autant de victoires face à de redoutables clients qui doivent ce matin se contenter des deux marches du podium, la deuxième pour Daria Cabal sur le cotre bermudien Saint Christopher (Sparksman&Stephens 1968) et le Lys de Philippe Monnet et Yves Pajot.
A Stiren le titre chez les Bermudiens Groupe B
Le dernier vainqueur catégorie Rhum de la Route du Rhum Sidney Gavignet, avait, cette semaine posé son sac à bord du yawl Bermudien Stiren (Sparksman&Stephens 1963). Bien lui en a pris puisqu’il repart de Saint-Tropez en vainqueur, avec deux belles victoires de manche. Le sloop Bermudien O’Jala II a offert une belle résistance en s’imposant mercredi dernier. Palynodie II, le sloop Olin Stephens de 1962 signe un nouveau podium aux Voiles.
Kismet domine Viola
Tout aussi spectaculaire, le Groupe des Aurique B qui rassemble nombre de métriques tous centenaires, a vu un affrontement sans merci entre trois des voiliers les plus dominateurs de la saison. Ainsi Viola (Fife 1908), vainqueur à Antibes et Cannes, doit-il, comme à Monaco, se contenter d’une deuxième place. C’est Kismet (Fife 1898) qui s’impose malgré le beau finish de Viola lors de la dernière manche. Oriole (Herreshoff 1905), lui aussi adepte de la plus haute marche du podium, se contente cette année de la troisième place.
Seven seas of Porto domine les grands bermudiens
Le groupe Epoque Marconi A rassemble ketch, yawls, goélettes et cotres bermudien de près de 20 mètres. C’est le 12 m JO Bermudien Seven Seas of Porto (Crane 1935) qui domine ce très élégant groupe, devançant le sloop Italien Emilia Prima (Costaguta 1930) et le Yawl américain chargé d’histoire Manitou (Stephens 1937).
Cippino II récidive
En Epoque Marconi, flotte très dense qui regroupe pas moins de 18 unités au sein de la catégorie choisie cette année pour servir de support au Trophée Rolex, c’est le plan Frers de 1949 Cippino II qui renouvelle son succès de la Monaco Classic Week, et qui va rentrer en Argentine couronné des trophées Tropéziens. Seul Blitzen (Sparksman&Stephens 1937) est parvenu à une seule reprise à contester sa domination. Le yawl bermudien signé Stephens (1934) Stormy Weather of Cowes est dans ce contexte un valeureux troisième.
Olympian… olympique !
Groupe toujours aussi agréable à admirer, composé de belles unités auriques de 15 à 18 mètres de long, la catégorie Epoque Aurique A sourit cette année à un bel habitué des podiums Tropéziens, le P Class signé Gardner (1913) Olympian. Bousculé en début de semaine par Ester, le sloop Houari rescapé de la baltique (Hellgren 1901), Olympian s’est ensuite montré intraitable tout le restant de la semaine, pour dominer logiquement Marga (10 m Lilljegren 1910) et Chips (P 13 Starling Burgess 1913).
Aloha vainqueur chez les « petits Epoque marconi »
James Mc Elroy l’emporte à bord de Aloha, un R Class bermudien de 1923 (Edson B. Schock), dans ce groupe où l’on retrouve des métriques et des yawls Bermudiens. C’est le 8 m Sonda (Mac Gruer 1951) qui prend la deuxième place, devant Java (Raymond Hunt 1938).
Josephine le plus régulier…
Parmi les nombreux groupes, classes, jauges et gréements qui naviguent aux Voiles de Saint-Tropez figure également le groupe « invités ». Fort de 6 unités, cette catégorie rassemble des voiliers habitués des Voiles, mais hors gabarit. C’est le IOD Bermudien Josephine (Bjarne Aas 1959) qui s’est montré le plus régulier de la semaine, ne récoltant que victoires et accessits. Maria Giovanna II (Olin Stephens 1969) est deuxième, devant Windhover (Luke 1904).
Les Modernes baissent le rideau de leur saison de régate en Méditerranée
Ils composent le plus gros contingent de bateaux aux Voiles, les voiliers Modernes, des futuristes Wally et autres Maxis, aux fins racers-cruisers sont réunis en six groupes IRC. Toute la semaine, ils se sont lancés à corps perdu dans des joutes à couteaux tirés, tant est valorisante la victoire dans le golfe et dans le cadre des Voiles. Les IRC A étaient eux-mêmes divisés en 4 sous-groupes rassemblant Super-yachts, Maxis et Mini Maxis. Le duel des géants a tourné à l’avantage de Velsheda dans le cadre du Trophée Loro Piana, destiné à récompenser le meilleur racer de plus de 27 mètres. On soulignera les succès en IRCA 2 du Swan 82 Kallima, du Mylius 80 italien Twin SoulB en IRCA 3 et du Mini Maxi Vesper dans le très élitiste groupe des 72 pieds.
Solte, le Swan 53 de Genser Hasip fait une entrée tonitruante aux Voiles en s’imposant en IRC B, groupe des toniques racers de 50 pieds. Il dame le pion aux grands habitués comme le Mylius 50 Daguet 2 ou Music, troisième de la semaine.
Autre habitué des Voiles, en IRC C cette fois, le TP 52 du Prince Frederik du Danemark, Nanoq, qui triomphe d’un groupe fort de 35 unités. Il est suivi sur le podium du Cookson 52 Rowdy 2, et du TP 52 Spirit of Malouen.
38 voiliers ont croisé le fer toute la semaine au large de Pampelonne en IRC D. Victoire du redoutable et redouté Farr 40 Bella Donna, devant le proto Français Albatros, et le Galinari Italien Vanessa.
Le jeune prodige en multicoque Adrien Follin signe aussi une arrivée tonitruante aux Voiles en menant à la victoire des IRC E le JPK Give me Five. Le Farr 30 Topas prend la deuxième place, suivi d’un autre Farr 30, allemand celui là, Heat.
Enfin, les « petits » racers du groupe IRC F, composé de Marconi Modernes Tofinou et Code 0, a été cette année dominé par trois Tofinou : Camomille 3, suivi de Pitch, et le Tofinou allemand Aetos.
Ikra rajoute son nom au palmarès de la Club 55 Cup
Déjà vainqueur lors du renouveau de ce Trophée si fortement évocateur de la création de la Nioulargue, en 2003 et 2004, le 12 m JI Ikra va graver une nouvel fois son nom au palmarès 2019. Il s’est imposé sur ce tumultueux trajet entre le Portalet, la Nioulargue et Pampelonne, dans la petite brise et sur le clapot tonique qui baignaient la sortie du golfe, à son challenger du jour, le Swan 53 Solte. Les équipages ont sacrifié à la tradition et ont joyeusement déjeuné chez Patrice de Colmont, initiateur en 1981 d’un challenge désormais entré dans la légende de Saint-Tropez.
Olympian s’adjuge d’un souffle le Trophée des Centenaires !
A l’instigation du Yacht Club de Gstaad, ils étaient 25 voiliers centenaires, de toutes tailles et de tous types de gréements, à concourir pour cette 9ème édition du Gstaad Yacht Club Centenary Trophy. Selon le principe de la « Pursuit race » accepté des concurrents, chaque voilier s’élançait peu après 13 heures depuis le Portalet, dans un vent modéré de Sud Est, pour un parcours de 17 milles nautiques vers la Nioulargue et retour. C’est Lulu, cotre aurique signé Texier en 1897, avec sa longueur hors-tout de 11,43 m, qui était le premier à prendre le départ, suivi 11 minutes plus tard de Viola (Fife 1908). C’est le très majestueux Moonbeam IV (Fife 1914) qui fermait la ligne des centenaires 37 minutes plus tard. Au terme de 2 heures de pur bonheur, c’est Olympian, le P Class lancé en 1913 sur plan William Gardner qui vient inscrire son nom au Trophée. Il devance d’un souffle Viola, pourtant intouchable cette année sur le circuit Méditerranéen, et Chips, l’autre P Class signé Burgess.
Résultats :
Wally
1- Lyra
2- Galateia
3-Y3K
IRC A 1
1-Velsheda -Barnaby Henshaw-Depledge
2- Rambler – George David
3- Leopard 3 – Samuel Wright
IRCA 2
1- Kallima – Youri Loof
2- Umiko – Jacob Foale
3- Valkyrie -Hubert Wargny
IRC A 3
1- Twin Soul B – Luciano Nandini
2- Flow – Clayton Deutsch
3- Wallyno – Benoit De Froidmont
IRC A 4
1- Vesper – Jim Swartz
2- Ryokan 2 Olivier Lozachmeur
3- Jethou – Sir Peter Ogden
IRC B
1- Solte – Vencer Hasip
2- Daguet2 – Frédéric Puzin
3- Music – Albert Bataille
IRC C
1-Nanoq – Prince Ferderick
2- Rowdy 2 – Howard Dyer
3- Spirit of Malouen – Stéphane Névé.
IRC D
1- Bella Donna – Jean Marie Gennari
2- Albator – Philippe Frantz
3- Vanessa- Patrizio Bertelli
IRC E
1- Give me Five 555 – Adrien Follin
2- Topas – Harald Brunning
3- Heat – Ole Augustin
IRC F
1- Camomille -Jean louis Nathan
2- Pitch – Patrice Ribaud
3- Aetos – Nikolaos Sinouris
TRADITION
Classique Marconi A
1- Yanira – Pepe Negrete
2- St Christopher – Daria Cabai
3- Lys – Philippe Monnet
Classique Marconi B
1- Stiren – Oren Nataf
2- Fantasque – Jacques Guillaume
3- Meterblick for fun – Otto Pohlmann
Classique Marconi R
1- Il Moro di Venezia – Massimiliano Sferruzzi
2- Ikra – Nicolas Berenger
3- France – Pierre Bausset
Epoque Aurique A
1- Olympian – Philippe Oddo
2- Marga – Alessandra Angelini
3- Chips – Sébastien Bazin
Epoque Aurique B
1- Kismet – Richard Matthews
2- Viola – Fabien Desprées
3- Oriole – Juan Carlos Eguiagaray
Epoque Marconi A
1- Seven seas – Marcus Kemp
2- Emilia Prima – Luigi Guarnacca
3- Manitou – Hamish Easton
Epoque Marconi B
1- Cippino II – Daniel Sielecki
2- Fjord III – German Frers
3- Comet – William Woodward Fisher
Epoque Marconi C
1- Sonda – Eric Leprince
2-Aloha – James Mc Elroy
3- Java- Alexis Le pasteur
Grand Tradition
1- Sumurun – Hugues Boulanger
2_ Mariska – Benjamin Redreau
3- Moonbeam of Fife – Erwan Noblet
Crédit Photo : Gilles Martin-Raget
Tags sur NauticNews : Les Voiles de St Tropez, Régates Classiques
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