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VG2020 : Sam Davies abandonne le Vendée Globe, mais veut repartir hors course

Suite à la violente collision survenue mercredi soir au niveau de la quille d’Initiatives-Coeur, Sam Davies ne peut assurer seule en mer les réparations et les vérifications pour poursuivre sa course en sécurité. Comme elle l’annonce dans une vidéo, la navigatrice prend la décision, en concertation avec son équipe, de faire escale à Cape Town (Afrique du Sud) pour sortir le bateau de l’eau et le réparer. Cela signifie son abandon du Vendée Globe. Mais Sam espère rapidement repartir pour boucler le parcours hors course pour elle et pour les enfants. L’opération 1 clic = 1 cœur continue avec pour objectif de sauver 60 enfants cardiaques.

Sam Davies a déjà témoigné de la violence de la collision survenue mercredi soir, alors qu’elle filait à une vingtaine de nœuds. Après le choc est venu le temps d’une inspection détaillée, pour évaluer les conséquences du crash. En regardant sous l’eau, Sam a constaté un impact marqué au-dessus du bulbe de quille. Par ailleurs, deux cloisons dans le puits de quille ont cassé et Sam a observé quelques fissures et décollements dans d’autres zones du bateau.

En faisant escale et en demandant assistance, Sam Davies est contrainte à l’abandon.

Après cette inspection des dommages, Sam Davies, en concertation avec son équipe technique, considère qu’il est plus prudent de faire escale à Cape Town (Afrique du Sud) pour sortir le bateau de l’eau, le déquiller et le réparer. Il n’apparaît en effet pas raisonnable d’affronter les mers du Sud avec une monture dont l’intégrité n’est pas assurée à 100 %. La règle du Vendée Globe est claire : en faisant escale et en demandant assistance, Sam Davies est contrainte à l’abandon.

Boucler le parcours et continuer à sauver des enfants

Cet abandon est d’autant plus frustrant que Sam réalisait une jolie course, très rigoureuse, en mettant sur le haut de la pile le fait de préserver son bateau. L’aventure n’est toutefois pas terminée pour la navigatrice qui espère reprendre la mer au plus vite et boucler le parcours hors course.

L’aspect solidaire du projet Initiatives-Cœur va donc se poursuivre, avec l’opération 1 clic = 1 cœur. Pour chaque nouveau fan ou partage sur les pages Facebook et Instagram d’Initiatives-Coeur, 1€ est reversé par les sponsors mécènes du bateau (Initiatives, K-Line et VINCI Énergies) à l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque qui permet à des enfants atteints de malformations cardiaques et venant de pays défavorisés de se faire opérer en France. Vingt-huit enfants ont ainsi été sauvés depuis le début de ce Vendée Globe et l’objectif reste d’en sauver 60.

Le témoignage de Sam lors de la vacation de ce samedi matin

« Dans une heure je serai à Cap Town. Je suis soulagée d’arriver après ce qui m’est arrivé. Malheureusement je ne peux pas réparer toute seule, il y a trop de dégâts, notamment dans la quille, il faut sortir le bateau de l’eau. Je dois abandonner le Vendée globe.

Honnêtement, vu la violence de l’impact et la dureté de ce que j’ai tapé – je ne sais pas ce que c’était, j’étais à 20 nœuds – et comme le choc s’est produit en bas de la quille, ça a fait bras de levier énorme. Je savais que même si je pouvais réparer ce qui étais visible – et déjà je ne suis pas sûre que j’aurais pu le faire suffisamment bien pour avoir confiance dans la structure – il y a d’autre pièces invisibles que l’on ne pouvait pas vérifier sans démonter.

Dans les paliers, dans le fond de coque, dans le vérin, dans la quille elle-même… J’ai pu regarder sous l’eau le voile de quille et j’ai vu qu’il y avait un énorme trou. Si je ne le traitais pas, il serait entré en vibration à haute vitesse. La liste est énorme et il y a surtout toutes les inconnues. Sur tous les Vendée Globe que j’ai suivi avant, ceux qui ont tenté de repartir, ça a fini quand même par lâcher.

C’est trop dangereux d’entamer les mers du sud avec toutes ces inconnus. Il faut vraiment tout inspecter. Je pense que c’est aussi la magie du Vendée Globe : la course s’arrête mais j’espère que l’aventure ne s’arrête pas. J’ai toujours dit que ma mission était de faire le tour du monde sur ce bateau. Pour moi, mais aussi pour Initiatives-Cœur, pour mécénat chirurgie cardiaque. Si je peux remettre le bateau en état et repartir, je suis motivée pour le faire. C’est le côté positif de l’histoire, j’ai toujours un mât, j’ai toujours ma quille ! J’ai toutes les pièces, j’ai une super équipe. Il faudra du temps surement, c’est du gros boulot mais je reste positive pour le tenter, comme a fait Isabelle Autissier. Je pense que c’est un très bon exemple, pour essayer de continuer quand même.

Si le bateau est réparable, je suis déterminée à repartir hors course. C’est ma philosophie et celle de l’équipe. Le Vendée Globe c’est une aventure énorme. J’ai toujours eu beaucoup beaucoup de respect pour ceux qui ont fini hors course. Isabelle Autisier, mais aussi Enda (ndlr O’Coineen), je pense que c’est la dernière personne qui a fait ça, bien longtemps après Nick Moloney suite à un accident de quille, qui a fini hors course un an plus tard. J’ai beaucoup de respect pour ça, je trouve que ça fait partie de l’aventure. Si je peux faire partie de ces aventuriers, j’en serai, même si ce n’est pas facile parce que je suis une compétitrice avec un super bateau. Je suis aussi une aventurière, passionnée par la mer, les océans, et j’ai envie de sauver des enfants avec Initiatives-Cœur.

Tout le monde sait en partant que ce genre de choses peut arriver. Et puis moi j’ai déjà démâté sur un Vendée Globe. Par contre, il y a trois jours quand ça m’est arrivé, déjà j’ai pensé que j’allais mourir mais une fois que j’ai géré la crise, je me suis dit que j’allais arrêter la voile. Je me suis dit « c’est débile, c’est n’importe quoi, j’arrête la voile, je ne fais plus ça.

Mais c’est les aléas de la course, c’est l’aventure. Si je peux réussir à repartir et continuer quand même avec ce beau projet… Je me suis fait tellement peur qu’il faut que je reparte vite sinon je vais avoir du mal à renaviguer. Si on arrive à repartir j’aurai une trouille énorme que ça m’arrive à nouveau, à mon avis je ne vais pas aller très vite mais j’ai besoin de repartir pour me reconstruire après un truc comme ça.

Je ne suis pas la seule à arriver à Cape Town, je suis en contact avec Seb Simon, je pense qu’on va pleurer ensemble ce soir avec une bière. J’ai une grosse pensée pour lui qui abandonne pour le même problème. C’est pas de chance, il a fait une super course. Et une deuxième pensée pour Isa Joschke. Quand j’ai tapé mon OFNI j’étais à l’arrêt, en vrac complet, j’ai eu des alarmes de collision qui se sont allumées, c’était Isa Joschke qui déboulait pile sur moi, c’était une deuxième frayeur, j’ai eu peur qu’elle ne me voit pas. J’ai eu un échange un peu stressé avec elle pour qu’elle m’évite ! Je suis super contente pour elle parce qu’elle fait une super belle course. On était vraiment pas loin l’une de l’autre, elle a fait une belle remontada, je suis contente parce que c’est une de mes collègues de régate normalement. Allez Isa, je suis à fond derrière toi ! »

Tags sur NauticNews : Vendée Globe, VG2020, Sam Davies

-CP –

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