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Du Vendée Globe au Jules Verne….

Retour sur les conférences de presse de Jean-Pierre Dick, Yann Eliès et Jean Le Cam

Après le formidable spectacle qu’ils nous ont offert aujourd’hui, arrivant tous les trois dans un intervalle de moins de trois heures, Jean-Pierre Dick, Yann Eliès et Jean Le Cam se sont livrés au traditionnel exercice de la conférence de presse. Morceaux choisis.

Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) : « Cette course développe une force mentale incroyable »

« J’aurais préféré une arrivée sans pression mais ça restera un bon souvenir pour nous ! J’étais poursuivi par Yann (Eliès) et Jean (Le Cam), deux triples vainqueurs de la Solitaire du Figaro. Et devant moi il y avait Jérémie (Beyou), qui lui aussi a gagné trois fois cette épreuve.

J’ai eu des pépins techniques qui m’ont fait déraper un peu, j’aurais aimé être dans la bataille avec Armel (Le Cléac’h) et Alex (Thomson). Mais j’ai quand même été en compétition pendant toute la course.

Le Vendée Globe développe une force mentale incroyable. C’est un truc de dingue de se retrouver face à soi-même si longtemps. Cette aventure m’enrichit à chaque fois et me donne plus de force. Mais il faut une forme physique incroyable pour participer au Vendée Globe et je ne sais pas si j’en ferai un autre. Maintenant, j’ai envie de choses simples, comme bien manger et dormir.
Parmi les moments marquants de ce Vendée Globe, je retiens mon passage dans le détroit de Bass (entre l’Australie et la Tasmanie, NDR) pour gérer une grosse dépression. Cette décision, proposée par un routage, n’était pas facile à prendre mais finalement elle s’est avérée payante car j’ai pu distancer Yann et Jean. Mais c’était un peu chaud car il n’y avait que 20 mètres de fond par endroits ! »

Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) : « Je veux revenir sur le Vendée Globe avec un foiler, et gagner ! »

« C’était un vrai bonheur de se battre contre deux grands marins comme Jean-Pierre (Dick) et Jean (Le Cam). Je me suis vraiment immergé en mode Figaro ces derniers jours, et surtout ces dernières heures. C’est parfait pour ma préparation pour la prochaine Solitaire ! Jean-Pierre est un vrai Figariste maintenant, il a été intronisé (rires).

J’ai la tête qui tourne ! J’ai l’impression d’arriver d’une autre planète… J’ai du mal à passer du mode ermite au mode terrien. Donc je ne suis pas encore prêt à faire de bilan. Mes objectifs sont atteints car je voulais terminer dans le Top 5, et premier bateau à dérives droites.

Je n’ai pas trop réfléchi à mon accident d’il y a huit ans. Mais à un moment donné, j’ai dû aller en tête de mât et j’ai refusé. C’est là que j’ai compris que j’avais encore quelques séquelles… Mais voilà, terminer ce Vendée Globe panse les plaies !

J’ai envie de deux choses : retrouver mes enfants et ma femme ce week-end au coin du feu, chercher mon pain et mon journal, tranquille. Et j’ai aussi envie de retourner sur mon Figaro, le couteau entre les dents pour remporter une quatrième victoire dans la Solitaire cet été. Et à plus long terme, je veux revenir sur le Vendée Globe avec un foiler, et gagner ! »

Jean Le Cam (Finistère Mer Vent) : « Mon plus beau Vendée Globe ! »

« Ce Vendée Globe a été mon plus beau, sans hésitation ! J’ai pris du plaisir et j’ai énormément appris. Et je pense avoir donné du plaisir aux gens. D’ailleurs c’est grâce à eux que je suis ici.

Depuis trois jours j’ai fait une croix sur mes chances de rattraper Yann (Eliès). Je pensais qu’il arriverait 5 ou 6 heures avant. En fait, il y a seulement 1h30 d’écart, on ne va pas se plaindre ! Et je suis heureux d’avoir terminé mon tour du monde en 80 jours, comme dans l’histoire de Jules Verne.

Être au départ constituait déjà un soulagement, passer le cap Horn en était un autre. Et terminer c’est le bonheur. Je suis content, tout simplement.

Je n’ai jamais manqué de bonne nourriture pendant la course. Je l’ai déjà dit : le lyophilisé, c’est pour les feignants. Moi je mangeais bien, mais je devais matosser !

Je ne sais pas si j’irai accueillir Bernard (Stamm) et IDEC Sport à Brest demain pour le record du Trophée Jules Verne. Dans l’état où je suis, il me faudrait peut-être une ambulance pour faire la route (rires). Je vais lui faire un « clac clac clac », ça sera plus facile. »

Transition toute trouvée… IDEC SPORT attendu demain au petit jour à l’arrivée d’un très grand tour
Il fonce IDEC SPORT, et affole de nouveau les compteurs alors que la distance restant à parcourir pour rallier l’arrivée du Trophée Jules Verne se réduit à un rythme impressionnant. À moins de 550 milles du but en ce début d’après midi, Francis Joyon, Clément Surtel, Bernard Stamm, Sébastien Audigane, Alex Pella et Gwénolé Gahinet parachèvent leur chasse au record de vitesse absolue autour du monde de la plus belle manière : lancés à 35 nœuds de moyenne vers le cap Finisterre, dernier marqueur d’une chevauchée fantastique d’un peu plus de 40 jours autour de la planète mer. Les six marins d’IDEC SPORT sont attendus demain, jeudi 26 janvier 2017, au petit jour (entre 6h et 7h, heure française) au large d’Ouessant, pour ajouter leur nom au palmarès du plus prestigieux challenge maritime en équipage. Et recevoir dans la matinée à Brest, au terme d’un tour du monde express devant se conclure avec une avance de près de cinq jours sur le record à battre (45j 13h 42mn 53sec), un accueil à la hauteur de cet exploit collectif qui fera date.

« C’était assez agité dans du vent assez fort. Le bateau était pas mal secoué. Même si on allait un peu moins vite dans une mer plus formée de 3-4 mètres, cela nous a rappelé nos cavalcades dans l’océan Indien. Mais, on est très contents d’avoir réussi à rester à l’avant du front », commente ce matin, Francis Joyon qui ne cache pas se réjouir de cette arrivée qui se rapproche à vitesse grand V des étraves du vaillant trimaran rouge et gris. « On est hyper bouillants d’impatience à l’idée de cette approche », ajoute-t-il, confiant et serein devant les quelques milles qu’il reste à parcourir depuis le départ d’IDEC SPORT, le vendredi 16 décembre dernier, à 9h19 tapantes (heure française) dans sa chasse au record planétaire.

Vers une arrivée en accéléré
À ses côtés, ses cinq équipiers de haut vol ne sont pas en reste et affichent le sourire des grands jours. « On est au portant sous J2 et ça envoie plutôt pas mal, on progresse à 35-38 nœuds sur une mer plutôt sympa. On profite des ces derniers moments de mer, on profite à fond de ce beau bateau qui va super vite », confirment volontiers Gwénolé Gahinet et Sébastien Audigane en approche du cap Finisterre, leur indiquant la fin imminente et en accéléré de leur course effrénée face au chronomètre. Le bonus sur le tableau de marche de l’actuel détenteur du Trophée Jules Verne, qui dépasse la barre des 2 000 milles d’avance en ce début d’après-midi, en témoigne : IDEC SPORT progresse comme une fusée vers la ligne d’arrivée d’un tour du monde pour attraper dans ses voiles un record après une circumnavigation marquée sous le signe de la vitesse sur une trajectoire exemplaire.

« Ce Trophée Jules Verne, c’est une vraie ligne droite qu’on a pu tracer en gardant le même rythme que les fronts dans le Grand Sud, comme on est en train de le faire en Atlantique Nord. Selon les derniers routages, on devrait aussi battre le record intermédiaire entre l’équateur et Ouessant, ce sera un peu la cerise sur le gâteau », se félicite Clément Surtel. « C’est une trajectoire exceptionnelle. Le jour s’est levé et on peut donc attaqué un peu plus fort. »

« Un grand moment… »
Très attentifs au trafic maritime, aux centaines de cargos et de bateaux de pêcheurs qui croisent dans cette zone – « l’une des plus fréquentée au monde », selon Francis Joyon – les six marins continuent, sur leur lancée, portés par l’élan et l’énergie collective qui les accompagnent dans cette campagne planétaire en passe de hisser le team d’IDEC SPORT au rang de neuvième détenteur du Trophée Jules Verne, après les équipages de Bruno Peyron, Peter Blake, Olivier de Kersauson, Franck Cammas et de Loïck Peyron. « J’en ai vu partir des Trophée Jules Verne dont j’avais préparé le bateau avant le départ. De parvenir à le décrocher, c’est un peu un aboutissement dans mon parcours de marin, et c’est aussi un rêve qui se réalise. Couper la ligne d’arrivée, record à la clé, ce sera forcément un grand moment, » ajoute Clément Surtel qui n’a pas ménagé sa peine pour garder le potentiel du maxi-trimaran de 31 mètres intact tout au long du parcours.

Tags sur NauticNews : Vendée Globe, Trophée Jules Verne, IDEC SPORT

– CP –

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