Alain Gautier, le Tour de Belle-Ile express !
Les éditions du Tour de Belle-Ile se suivent et ne se ressemblent pas ! Un an après un Tour disputé dans la pétole et sous un grand soleil, la pluie et un fort vent étaient en effet au rendez-vous tôt samedi matin au moment où les 517 équipages inscrits rejoignaient, capuche sur la tête et café chaud à la main, leur bateau sur les pontons de La Trinité-sur-Mer et des ports environnants. Des conditions qui conduisaient le comité de course à rapidement prendre la sage décision de ne lancer la flotte que sur le petit Tour (39 milles au lieu de 42) et de garder au port les plus petites unités.
Les uns derrière les autres dans le chenal de La Trinité, les 435 bateaux autorisés à partir ont finalement rejoint en procession la ligne et c’est à 11h18, avec un retard d’un peu plus d’une heure sur l’horaire prévu en raison du passage d’un front très nuageux, que le départ a pu être donné dans un vent soutenu d’ouest-sud-ouest de 25 nœuds, monocoques à bâbord du bateau-comité, trimarans à tribord. Tribord amure, un ris dans la grand-voile, Sensation Océan, le trimaran Orma skippé par Alain Gautier prenait rapidement les commandes de la flotte, suivi par Actual, le Multi50 d’Yves Le Blévec, au moment où le ciel se déchirait pour laisser passer des premiers rayons de soleil qui s’inviteront finalement à la fête tout le reste de la journée, offrant chaleur et réconfort aux valeureux équipages ayant décidé de régater.
Plus grand, Sensation Océan ne cessera dès lors de creuser l’écart, atteignant les Poulains en à peine plus d’une heure avant de s’offrir un bord de reaching le long de Belle-Ile à 30-35 nœuds vers les Galères puis de remettre le cap vers la Teignouse, où il croisera la flotte des monocoques progressant au près en sens inverse. « Le moment le plus incroyable de notre Tour de Belle-Ile, commentera après-coup Alain Gautier, un grand sourire aux lèvres, nous avons littéralement transpercé la flotte des monocoques, nous à 25-30 nœuds tentant de trouver une place entre eux qui avançaient à 8 nœuds, c’est une image qui va rester dans les têtes de l’équipage pendant un bout de temps ! »
C’est finalement à 13h27’09’’, au bout de 2h09’09’’ d’un parcours express que Sensation Océan franchissait la ligne d’arrivée, vainqueur de cette septième édition à 18,14 nœuds de moyenne et avec 9 minutes et 15 secondes d’avance sur Actual. Du côté des monocoques, au lendemain de son baptême, Imagine, le 60 pieds Imoca d’Armel Tripon, s’est logiquement imposé en 3h53’18’’, au grand bonheur d’un skipper qui aura passé un week-end riche en émotions sur le Tour de Belle-Ile, devant le Mach 45 Alternative Sailing (Nicolas Groleau) et GDF Suez, skippé par Sébastien Rogues heureux d’avoir pu pousser son Mach 40, premier en Class 40, dans des conditions soutenues. Au moment où les premiers équipages commentaient leur régate sur les pontons, les moins rapides en étaient encore à s’offrir des glissades enivrantes le long de Belle-Ile, de quoi garder des souvenirs impérissables de ce septième Tour de Belle-Ile !
Ils ont dit :
Alain Gautier (Sensation Océan), vainqueur en 2h09’09’’ : « Je voudrais adresser un grand bravo au comité de course et à l’organisation, parce que ce n’était pas évident de lancer la course avec 500 équipages plus ou moins aguerris dans ce genre de conditions. Dans le monde dans lequel on vit, avec de plus en plus de contraintes et de règles, il fallait oser prendre cette décision, bravo à tous ! J’ai pris un très grand plaisir, surtout celui de faire plaisir à ceux qui étaient à bord. Les gens n’imaginent pas trop avec ces conditions ce que l’on ressent sur un tel bateau, c’était quand même tendu. Sur ces engins dans ces conditions, on n’est pas serein, même nous les pros, on sait qu’un tel trimaran peuvent chavirer, je suis bien placé pour le savoir ! Donc heureux de la victoire, mais surtout, avec les conditions que nous avons rencontrées, de ne pas avoir cassé le bateau et de d’être revenu avec un équipage en bon état. Je suis content de finir. Si en plus nous sommes premiers, c’est parfait ! »
Yves Le Blévec (Actual), deuxième en 2h18’24’’ : « C’était un Tour de Belle-Ile tonique, exactement comme on s’y attendait ! Ce qui est génial, c’est qu’au moment où nous sommes partis, le ciel s’est complètement dégagé, nous avons finalement eu une magnifique lumière pendant toute la course. Sinon, comme prévu, nous avons eu du vent fort, 25 nœuds, du coup pour nous, ce fut vraiment rapide. Le tout petit regret, c’est que nous n’ayons pas pu accrocher notre camarade Alain Gautier devant nous, mais 60 pieds contre 50, nous ne pouvions rien faire et je trouve que nous avons fait une super navigation, nous avons bien attaqué sans prendre de risques, je suis vraiment content. Je reviendrai l’année prochaine avec grand plaisir comme depuis 2009 parce que j’adore le Tour de Belle-Ile, ce ne sont que des belles images et des bons moments partagés ! »
Armel Tripon (Imagine), premier monocoque en 3h53’18’’ : « Première course et première victoire pour Imagine, nous partions pour découvrir le bateau dans des conditions musclées, nous avons connu un départ très piano, puis pris peu à peu la mesure du bateau, nous avons passé un super moment. Le bateau se comporte très bien, il est très doux à la barre, c’est un vrai plaisir, je ne retiens que des points positifs de la journée. Au final, entre le baptême et la course, j’ai passé un week-end chargé d’émotions, je suis heureux d’avoir vécu tout ça ici à La Trinité sur le Tour de Belle-Ile. »
Sébastien Rogues (GDF Suez), troisième en monocoque en 4h32’02’’, premier en Class 40 : « Nous avons vécu un Tour de Belle-Ile plus que musclé, avec beaucoup de vent et un peu de mer, mais au final de bonnes conditions. C’était notre première navigation de la saison aussi ventée, nous avons pu voir plein de choses, faire de belles pointes de vitesse, jusqu’à 24 nœuds, nous nous sommes fait plaisir. C’est quand même extraordinaire de réunir autant de bateaux sur une ligne de départ. »
Crédit Photo : Yvan Zedda
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– CP –
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