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Solitaire du Figaro : Armel Le Cléac’h, Morgan Lagravière et Anthony Marchand, le podium de Gijón

Ce lundi 10 juin à 16 heures 21 minutes et 43 secondes, Armel le Cléac’h a franchi la ligne d’arrivée de la deuxième étape de La Solitaire du Figaro-Eric Bompard cachemire entre Porto (Portugal) et Gijón (Espagne) en première position. Le skipper de Banque Populaire a mis 2 jours, 3 heures 11 minutes et 43 secondes pour parcourir les 298 milles (vitesse moyenne théorique de 5,80 nœuds) d’une course côtière autour de la péninsule ibérique, dont les 25 derniers milles, disputés dans les petits airs, ont été très incertains. 59 secondes après Armel, Morgan Lagravière (Vendée) s’emparait de la 2e place. Anthony Marchand (Bretagne-Crédit Mutuel Performance) complète le podium de cette deuxième étape. Yann Eliès (Groupe Quéguiner – Leucémie espoir), 5e, conserve sa place de leader au classement général provisoire.

C’est finalement par le large qu’il fallait tenter sa chance dans le final très olé olé de cette étape 2. Depuis ce matin, la situation au nord des côtes espagnoles s’était passablement détériorée. Le vent avait tourné de 180 degrés (du sud-ouest au sud-est) avant de déserter par endroit le plan d’eau. La flotte était alors disséminée sur un grand rectangle de 17 milles de côté. Dans le manuel du petit Figariste, on dit souvent qu’arriver à Gijón par l’ouest, parallèlement à la côte, avec le cap Peñas en plein sur la route, est une option risquée. Armel le Cléac’h et ses compagnons de route Morgan Lagravière, Anthony Marchand, Jérémie Beyou (Maître CoQ) et Yann Eliès ont choisi d’appliquer cette règle à la lettre et c’est en abordant l’arrivée par le large qu’ils ont pu faire la différence ce midi.

Depuis le passage du cap Finisterre hier (dimanche) matin, c’est pourtant Gildas Morvan (Cercle Vert), qui menait de main de maître cette deuxième étape. Mais son pari d’aller chercher des brises thermiques plus près des côtes espagnoles avant d’atterrir sur Gijón a finalement échoué… Il a passé la ligne en 27e position, plus de deux heures après Armel.

Et de six !
C’est donc Armel Le Cléac’h qui s’impose en Espagne. Gijón est une destination que le marin de la baie de Morlaix affectionne particulièrement. En 2010, l’année de sa deuxième victoire dans La Solitaire, il y avait déjà remporté une étape. Celle-ci sera la sixième de sa carrière de figariste, en 10 participations.

Pour Morgan Lagravière, c’est une redite puisqu’il avait déjà terminé deuxième l’année passée, ici, dans le port asturien. Enfin, Anthony Marchand réalise son tout premier podium d’étape, pour sa quatrième participation.

Interviews des premiers sur les pontons de Gijón

Armel le Cléach, Banque Populaire, premier de la 2e étape :
« Jusqu’au bout, le petit jeune (Morgan) m’a donné un peu de fil à retordre. Je suis super content. Belle étape. Ça fait du bien ! Après la première, c’était bien d’enchaîner avec une victoire. Moralement, ça fait du bien. J’ai bien navigué. Je suis content de moi sur les dernières 24 heures notamment. J’ai fait un belle trajectoire. C’est bien d’attaquer comme ça après une première étape difficile où on perd pas mal d’illusions. Je ne sais pas combien de places je vais gratter…

Par rapport à ce que je m’étais donné à Porto, c’est 100% des objectifs remplis. Ça fait du bien, pour moi, pour le sponsor, de gagner une course enfin après de nombreuses deuxièmes places récemment.

« Jusqu’au bout, c’était tendu. Nos routages nous disaient de ne pas aller trop vite à terre sur la fin car il y avait moins de vent. J’ai été patient. J’ai attendu avant d’empanner. C’était un dosage pas facile. Ceux qui sont restés à terre l’ont payé cher car il y avait beaucoup moins de vent. »

« La dernière fois que j’ai gagné à Gijón, je m’en souviens bien. C’était en 2010. Ça fait du bien de regagner en Espagne, c’est ma sixième victoire d’étape, une de plus au compteur ! «

Morgan Lagravière, Vendée, deuxième à Gijón
« Je dois être abonné aux deuxièmes places puisque c’est la troisième fois en trois ans ! Je passe malheureusement à côté de la victoire pour pas grand-chose : Armel (Le Cléac’h) m’a bien contrôlé à la fin pour m’empêcher de passer. Je suis satisfait puisqu’au classement général, il y a des bateaux qui sont maintenant à l’écart. Et mentalement, c’est assez plaisant et confortant pour la suite de concrétiser comme cela. Nous n’en sommes qu’à mi-parcours et il reste encore de belles choses à faire.
C’est important d’être confiant dans ses capacités et ses performances. Même si on a pu dormir pas mal, ce sont des étapes très fatigantes ! Il va falloir se ménager, ce que j’ai réussi à faire cette fois la deuxième nuit. C’est très souvent sur la fin de course qu’il y a des choses à faire et des places à prendre.

Armel était un peu en retrait sur le début d’étape et je l’ai aperçu à mi parcours. Nous avons pris la même option sur la fin et il était devant mais j’ai réussi à revenir sur lui : il a senti le danger et il m’a contrôlé impitoyablement jusqu’à l’arrivée ! Bravo à lui… »

Anthony Marchand, Bretagne-Crédit Mutuel Performance, troisième à Gijón
« Premier podium ! Pendant une partie de l’étape, j’étais troisième, mais je ne réalisais pas que je faisais un podium, qu’il y allait avoir une petite remise des prix.. que c’était une belle place. Je suis vraiment vraiment satisfait, surtout que l’année dernière, j’arrivais ici en double (Anthony, bloqué du dos, avait dû embarquer un équipier à bord pour pouvoir ramener le bateau jusqu’en Espagne et avait abandonné pour le reste de la course). Là, c’est une belle revanche par rapport à l’année dernière et par rapport à la première étape. Donc, je suis très satisfait. La motivation a toujours été là. Mais je ne suis pas rapide du tout au près. J’ai quand même des petites choses à voir avant la troisième étape. Et puis se reposer. Mais là dessus, ça va, parce qu’on a tous beaucoup dormi sur cette étape. Et c’était bien de réussir à faire cela avant d’attaquer la troisième. »

Yann Eliès (Groupe Quéguiner-Leucémie espoir) 5ème à Gijon, 1er au classement général :
« Cela fait deux fois qu’Armel (Le Cléac’h) me souffle une victoire à Gijón ! Comptablement, c’est un bon résultat. Surtout que j’ai réussi à éviter les gros écueils : j’ai assuré comme il faut puisque mes plus proches concurrents de la première étape sont assez loin derrière… C’est parfait. A Gijón, il vaut mieux arriver par le large quelque soit le fichier météo.

J’étais moins à l’aise sur cette étape, surtout avec l’AIS qui me perturbe : j’ai douté plusieurs fois mais finalement je n’ai pas raté grand-chose. J’étais moins fluide qu’à la première étape, mais ça reste très correct. Je suis aussi soulagé parce que cette étape était difficile et pouvait tourner en eau de boudin : je ne me rate pas et c’est positif à mi chemin avec quasiment une heure d’avance sur le deuxième au classement cumulé. »

Crédit Photo: COURCOUX Alexis

Tags sur NauticNews: Solitaire du Figaro, Trophée Eric Bompard

– CP –

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