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Le Maxi Banque Populaire V fait tomber le record des îles Britanniques

C’est à 23 heures 06 minutes 58 secondes, hier vendredi que le Maxi Banque Populaire V a bouclé le Tour des îles Britanniques, ramenant à 3 jours 3 heures 49 minutes et 14 secondes le temps de référence détenu jusqu’alors par Sidney Gavignet, en solitaire. En faisant tomber le chronomètre de 1 jour 11 heures  20 minutes 13 secondes, soit un tiers de moins, Loïck Peyron et ses hommes accrochent un nouveau titre à leur tableau de chasse moins d’un mois après avoir fait voler en éclats le Record SNSM.

Le vendredi 1er juillet dernier, le Team Banque Populaire mettait le cap sur une semaine de mer afin d’éprouver la monture et les hommes à l’échelle du large. Envisagé au départ comme un entraînement venant apporter de l’eau au moulin de la préparation du prochain Trophée Jules Verne programmé pour la fin d’année, cette session hauturière se transformait, au gré d’une météo favorable, en une tentative de record autour des îles Britanniques. « Nous sommes partis de Lorient pour un entraînement. Nous nous sommes vite retrouvés comme la flotte de Nelson au temps des guerres napoléoniennes et nous nous sommes postés à l’entrée de la Manche, à l’affût, entre la France et l’Angleterre. Le Maxi Banque Populaire V est un chasseur de records et dès qu’il y a une proie à saisir, il ne s’en prive pas. La météo nous donnait là une belle occasion… ». Saisissant l’opportunité qui s’offrait à eux, les treize marins du bord choisissaient alors de défier le chronomètre et le temps de référence établi en 2010 par Sidney Gavignet, alors seul à bord de son trimaran « Oman Air Majan ».

Pachydermes en mer du Nord
Mardi 5 juillet, en début de soirée, le Maxi Banque Populaire V coupait donc la ligne de départ fictive au large du cap Lizard pour entamer une première nuit placée sous le signe de la prudence dans le détroit du Pas de Calais : « C’était un moment un peu chaud parce que le trafic est impressionnant dans cette zone.  J’ai choisi d’opter pour une solution raisonnable et de respecter cette circulation intense en nous tenant à l’écart. Nous nous sommes ensuite attaqués à la mer du Nord dans des conditions pas vraiment sympathiques mais qui nous ont permis de profiter du spectacle toujours incroyable de ces grands pachydermes que sont les plateformes. C’est toujours aussi fascinant. Un truc de garçon sans doute avec ce côté mécano posé au milieu de l’eau! ».

Accalmie relative aux Shetlands
Imprimant son rythme et déployant son potentiel avec toujours autant d’aisance, le maxi trimaran aux couleurs de la Banque de la Voile poursuivait alors sa progression vers les îles Shetlands au Nord de l’Angleterre et avalait avec une régularité de métronome les 1 787 milles du parcours, les uns après les autres. Dans des conditions de visibilité réduite et des couleurs assez conformes au tableau que l’on peut se faire d’une navigation dans ces zones, Loïck Peyron et ses équipiers étaient contraints de lever le pied : « Au passage de ces îles, nous avons enfin eu une peu de boucaille et une vraie mer torturée. C’est finalement le seul moment où l’on n’a pas tiré à 100% sur le bateau ». Rare moment d’accalmie vite effacé par une suite et fin de parcours menée tambour battant le long des côtes irlandaises, aux abords du Fastnet et jusque dans les derniers milles, quand l’esprit de compétition reprenait le dessus entre des marins passionnés, cherchant à marquer du sceau de leur touché de barre les meilleures performances de la monture et l’amenant aisément à 40 nœuds…

Un rythme « tour du monde »
Une fois cette boucle britannique bouclée à la vitesse moyenne de 23,34 nœuds, le skipper baulois, manifestement heureux de cette nouvelle expérience partagée avec les douze hommes du bord, se laissait aller à un premier bilan : « C’était un moment très instructif et très agréable qui m’a permis d’approfondir la connaissance du bateau. Nous avons travaillé selon un rythme « tour du monde », en respectant les quarts et un nombre précis de personnes sur le pont. Nous avons révisé la chorégraphie adaptée à chaque manœuvre et fait tourner tout le monde aux différents postes. La polyvalence est essentielle à bord de ce type de bateau. Enfin, j’ai beaucoup parlé avec Juan Vila, le navigateur, de météo et de stratégie. Nous avons travaillé avec Xavier Revil sur la nourriture et passé en revue avec Pierre-Yves Moreau une foule de petits détails. Demain, nous avons tous rendez-vous à 6h15 sur le pont pour un débriefing collectif! ».

Le Maxi Banque Populaire V a laissé la Manche dans son sillage et rallié sa base lorientaise pour quelques jours à quai, avant de retrouver le large, en entraînement d’abord puis en course, à l’occasion de la Rolex Fastnet Race dont le départ sera donné le 14 août prochain à Cowes. Pour Loïck Peyron et ses hommes, l’opportunité sera une fois encore à saisir pour se confronter au large, à une concurrence très diverse et pour engranger les milles en vue de la grande boucle océanique de l’hiver prochain.

Temps de référence du Maxi Banque Populaire V / FRA – 08 juillet 2011 en attente d’homologation par la WSSRC (World Speed Sailing Record Council)
3 jours 3 heures 49 minutes 14 secondes
Distance parcourue : 2077 milles (3900 km)
Vitesse moyenne théorique : 23.38 noeuds
Ecart avec Oman Air Majan :  1j 11h 20mn 13s
Ecart avec Playstation : 1j 12h 20mn 22s

Oman Air Majan / FRA (Sidney Gavignet solitaire) : 4j 15h 9min 27s – août 2010
Playstation / USA (Steve Fossett et son équipage) : 4j 16h 9mn 36s – octobre 2002

Tags sur NauticNews: Record des Iles BritaniquesMaxi Banque PopulaireLoïck Peyron

– CP –

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