Désolé mais aucun événement n'a été trouvé.
Classe Mini : Maxi passion
06/2009 –
Créée en 1977, la Classe Mini réunit les plus petits voiliers de course hauturière. Les régates emblématiques de cette classe sont, en solitaire, la Mini-Transat en septembre, et en double, le Mini-Fastnet en juin. 84 skippers partiront le 13 septembre de La Rochelle pour le Brésil, alors que dimanche 14 juin, 168 marins se sont élancés de Douarnenez vers le célèbre phare Irlandais. Cette saison, NauticNews.com va suivre cette classe particulière dont sont issus Isabelle Autissier, Catherine Chabaud, Ellen Mac Arthur, Laurent Bourgnon, Bruno Peyron, Michel Desjoyaux, Bernard Stamm, ou encore Jean-Luc Van den Heede. Nous avons interrogé 2 aspirants coureurs qui représentent les 2 catégories de la Classe Mini. Luce Molinier en Série et Nicolas Charmet en Proto nous ont décrit leurs bateaux en nous dévoilant leurs choix de vie et leurs engagements. Ils nous ont aussi longuement, et passionnément, parlé de leurs envies de large et de leurs aspirations solitaires.
NauticNews.com : Pourquoi avoir choisi de courir en Mini ?
Luce Molinier : Après avoir fait de la voile en équipage, j’ai ressenti le besoin de faire plus de choses à bord, de comprendre comment tout se gérait. Le Mini est un bateau vraiment fun, avec un bon rapport poids/puissance/vitesse, et ça reste un budget abordable. Ce sont les 3 raisons de ce choix. J’avais aussi envie de faire du solitaire pour savoir ce dont je suis capable, et aussi pour n’être responsable que de moi-même. Je suis assez individualiste comme dans mon sport d’origine, l’Escrime [Luce a eu le statut de Sportive de Haut-Niveau de 1996 à 1999, ndlr].
Nicolas Charmet : J’avais envie d’être maître à bord, et de voir ce que ça donne d’être tout seul. J’ai donc voulu faire du solo et du large. Sans argent, il n’y a pas 36 solutions pour se lancer. En plus, les Minis sont des voiliers exceptionnels.
NN : Comment avez-vous débuté dans cette Classe ?
N.C. : Je suis tombé sur un vieux Proto en 2003 qui était à l’état d’épave. Je l’ai retapé et j’ai participé à la Mini-Transat 2005. J’ai ensuite réfléchi à un autre projet pour pouvoir concevoir, construire et exploiter mon propre bateau.
L.M. : J’ai acheté en 2006 mon bateau, qui est l’un des premiers Pogo 2 dessiné par Finot/Concq. J’ai même gagné la 1ère course à laquelle j’ai participé, la Mini-Med 2006.
NN : Parlez nous de votre bateau.
L.M. : No War est donc un Pogo 2 de 2004. Il n’a pas été construit sous Infusion, donc il est un peu plus lourd que les nouveaux bateaux, mais aussi un peu plus rigide. Il accuse un déficit par rapport aux autres bateaux au près, mais il est rapide au portant en étant bien calé dans ses lignes.
N.C. : La Ligue contre le Cancer est un Proto qui a été mis à l’eau en juin 2006. L’année d’avant, j’avais rencontré un jeune architecte, Elie Canivenc, qui venait de structurer et ponter son bateau mais qui était un peu bloqué faute de moyen et de temps. On s’est associé, avec l’idée que je finisse le bateau, que je navigue dessus alors que lui en garderait la possession.
NN. : Quelles sont les libertés données par la Jauge, en Proto et en Série ?
N.C. : En Proto, le bateau doit être insubmersible et rentrer dans une boîte de 6,5 mètres de long sur 3 de large. On est limité sur certains matériaux comme le Titane, afin de maîtriser les budgets. Et pour le reste, on peut faire des choix assez audacieux. Par exemple, on a choisi de faire le voile de la quille pendulaire extrêmement fin. L’antidérive est assurée par une dérive de 1,80 mètre au niveau du mât et dont l’angulation se règle très précisément. Je la relève au portant pour limiter la trainée.
L.M. : Pour les bateaux de série, tu ne peux jouer que sur l’organisation du pont. Tu peux choisir la marque de tes Winchs, mais tu ne peux pas en modifier l’emplacement.
NN. : Parmi les difficultés rencontrées per les Miniistes, il y a la recherche de sponsors. Vous confirmez ?
N.C. : Je n’ai pas ce problème car dés le début de mon projet j’ai décidé de porter les couleurs ainsi que le message de la Ligue contre le Cancer. Je n’ai pas de sponsors, mais des mécènes, auprès de qui je me rends disponible le plus souvent possible afin de les remercier de faire vivre le projet depuis 6 ans. Quand j’ai lancé le projet voile, l’idée de le consacrer à la lutte contre le cancer s’est imposée. Après avoir démarché différents organismes, j’ai choisi la Ligue car elle est nationale, et elle bosse sur 3 missions ; la prévention, l’aide au malade et la recherche. J’apporte simplement mon témoignage. C’était ça l’idée de départ, pouvoir parler du Cancer.
L.M. : Pour trouver des sponsors, ce n’est pas simple. Je pense qu’un bon budget pour une année se situe dans les 100 000 euros. On considère que pour parcourir 1 mille, il faut dépenser 10 euros. Pour être plus attractive envers les sponsors, mais aussi pour diminuer les frais, je me suis associée avec Bertrand Castelnerac, qui a fini 12ème de la Mini-Transat 2007. Il a une expérience du grand large, et m’apporte beaucoup techniquement. Je navigue, j‘apprends en fournissant le bateau. C’est lui qui fera la prochaine Mini-Transat. En septembre, je serai professeur vacataire de Maths/Physique grâce à mon diplôme d’Ingénieure en Mécanique-Conception.
NN. Justement, parlons de votre avenir. Vous le voyez comment ?
N.C. : J’ai quitté mon boulot dans une agence de Pub à Rennes au début de mon aventure. J’ai créé l’Association Skipper Militant avec laquelle on monte des projets de Courses au Large et des opérations de communication et de sensibilisation autour de la lutte contre le Cancer. Cette année la Ligue met l’accent sur l’activité physique et l’hygiène de vie, alors on a trouvé plein de parallèles à faire.
L.M. : J’aimerais faire la Mini-Transat l’an prochain, la transat AG2R avec Bertrand en 2010. J’aimerais bosser en tant qu’Ingénieure chargée d’affaires, ou Professeur. Surtout, j’aimerais trouver un équilibre entre ma vie professionnelle et ma passion, car la voile reste une passion. Ce qui me plairait, ce serait de gérer un Team. Mais ça, c’est rêver…
Dimanche 14 juin, Luce Molinier et Nicolas Charmet ont pris le départ du Mini-Fastnet, une course de 700 milles en double. A bord de No War, immatriculé FRA 514, Luce est accompagnée de Bertrand Castelnerac, alors que Nicolas navigue sur La Ligue contre le Cancer, FRA 625, avec Elie Canivenc, l’architecte du bateau. Durant l’été, les 2 bateaux rentreront en chantier afin de se mettre en configuration Transat. NauticNews.com en profitera pour livrer une seconde série d’impressions de Luce et Nicolas [Lire ici]. Nous aborderons avec eux le début de saison et la phase de préparation pour la grande traversée atlantique, pour le bateau comme pour le coureur.
Plus d’informations : Site de Luce Molinier et site de Nicolas Charmet
-NG-
Commentaires