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Lionel Pellegrino : entraineur national laser

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08/2008 –

LA PASSION ET LA RIGUEUR.

A 34 ans, Lionel Pellegrino est entraineur national. Ancien lasériste, il a rejoint l’équipe de France de voile en juin 2007. Recruté par le coordinateur Laser François Lecastrec, il a été chargé d’intervenir sur la technique et le petit temps. Juste avant les Jeux Olympiques, après une séance d’entrainement avec Jean-Baptiste Bernaz, le Varois a accepté pour NauticNews de parler de son métier. Avec beaucoup de patience et de passion, il nous a décrit sa fonction ainsi que sa discipline si particulière.

NauticNews : Lionel Pellegrino, pour commencer, quel est ton métier ?
Lionel Pellegrino : Je suis entraineur de voile. Et depuis juin 2007, je suis entraineur d’équipe de France en Laser masculin et féminin.

NN : Pour y parvenir, quel a été ton parcours ?
LP : Coureur de bon niveau national en laser, j’ai financé mes saisons en enseignant la voile depuis mes 18 ans. J’ai ensuite fait le Staps. Après avoir été moniteur de voile au Club de Hyères, j’ai été entraineur du sport-étude d’Antibes de 2000 à 2007. A partir de 2005, j’ai fait des actions pour l’équipe de France. Et en juin 2007, François Lecastrec m’a fait entrer en équipe de France.

NN : Quel est ton rôle au sein de cette équipe ?
LP : Tout d’abord, notre démarche a été de nous questionner sur les bons coureurs. Nous avons réussi à définir une base commune en observant ce qui ressortait de chaque technique, de chaque coureur. Nous avons pu ainsi identifier des fondamentaux. Ensuite, il ne reste plus qu’à appuyer dessus. La seconde partie de mon entrainement consiste donc à mettre en place une situation complexe qui va permettre d’enrichir le répertoire de l’athlète. Plus la situation est compliquée, plus on se replie vers des essentiels que l’on doit maîtriser. Cette maîtrise permet de se libérer afin de faire ensuite s’exprimer le feeling ou l’improvisation.

NN : Précisément, cela consiste en quoi ?
LP : En Laser, les changements de trajectoire sont omniprésents. On a choisi de travailler les transferts d’appuis, le maniement des écoutes, l’action de la barre. On reste sur des choses simples car avec la maîtrise des fondamentaux vient la possibilité de passer dans une dimension où on fait des raccourcis. Pour abattre vite par exemple il faut contre-gîter, abattre et choquer. Quand on maitrise parfaitement ces actions, on peut abattre beaucoup plus vite en étant légèrement sur-bordé. On a compris, et simplifié les choses. On stabilise la technique pour atteindre ces raccourcis. C’est une réflexion en évolution constante, car on découvre encore de nouveaux raccourcis. Par contre, on a défini tous les fondamentaux. Le laser est une discipline, au niveau de l’aspect technique, qui ressemble à l’athlétisme ou à la natation. Et dans un sport complexe, on est obligé de travailler les fondamentaux

NN : Peux-tu justement nous parler de ce support ?
LP : Dessiné par Bruce Kirby, il a été créé en 1972 et a été vendu à plus de 190 000 exemplaires. Il a fait son entrée aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. Le Laser a sorti beaucoup de bons coureurs qui sont maintenant sur la Coupe de l’America. C’est une série de monotypie pure où le matériel, hormis le stick et les bouts, est fourni par l’organisateur.  C’est le sport représentatif des JO en voile. 45 nations sont représentées à Pékin car tout le monde peut avoir un laser.

NN : La préparation de Jean-Baptiste Bernaz pour les Jeux se termine cette semaine.  Es-tu confiant pour la compétition ?
LP : Personne ne le voyait à ce niveau-là si tôt. Il n’a que 21 ans. Alors, s’il se classe dans les 8 premiers, ce sera une belle performance. Ce sera difficile mais possible car il peut passer  dans n’importe quelles conditions. C’est un lasériste complet qui a une bonne maîtrise du bateau, et un sens tactique développé sur les phases de contact qui sont nombreuses en Laser.

NN : Nous suivrons ses résultats avec attention. Sinon, il y a-t-il une autre facette de ta fonction sur laquelle tu aimerais revenir ?
LP : Mon métier est avant tout d’accompagner des jeunes vers un objectif avec certaines valeurs, comme le travail et le respect des autres. Je n’ai pas oublié que j’ai d’abord été éducateur. Ce qui compte pour moi, c’est d’aider à parcourir le chemin. Mon plaisir est donc fonction de l’investissement des autres. Mais c’est passionnant ! J’apprends tous les jours.

NN : Merci de nous avoir si bien décrit ta démarche et ta discipline. Pour finir, peux-tu nous dire comment vois-tu ton avenir ?
LP : En équipe de France, je ne sais pas. J’ai un contrat jusqu’en juin 2009, après c’est l’inconnu. Cela dépendra de la stratégie mise en place par la fédération. J’aimerais bien poursuivre mais aussi voir d’autres séries pour progresser, et me former encore plus.

Propos recueillis par Nicolas Gilbert le 29 juillet 2008.

– NG –

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