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Transat Jacques Vabres: Cheminées Poujoulat nouveau leader. Brossard est à quai.

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15/11/2007 –

C’est toujours un plaisir de naviguer avec Jacques Vincent, le mandarin du grand large. C’est en substance ce qu’a dit Yvan Bourgnon en accostant le trimaran Brossard. Passé la déception du classement (quatrième, en 11 jours, 1 heure et 15 minutes), les deux hommes ont dit « avoir tiré » sur le bateau. Ils ont regretté l’arrêt programmé des courses en 60 pieds multi: « C’est maintenant qu’ils sont les plus fiables et les plus performants qu’on va les abandonner. C’est malheureux. » Sopra, lui, est attendu demain matin, heure de Paris, soit 22 heures, heure locale. Sinon quoi de neuf dans le panorama de la flotte ? En Imoca, Cheminées Poujoulat est passé devant Ecover III dans l’après-midi. Toute la famille se trouve réunie dans le pays des nuages. Sauf les gars de VM Matériaux. Le coup de poker de Monsieur Jean et du Grand Gildas à l’Ouest semble toujours d’actualité. Mais Dieu que c’est long pour les équipages ! En Multi 50 pieds, le duo Escoffier-Fauconnier mène sa propre flotte et celle des Imoca. Les Italiens de Telecom Italia devant et la meute derrière.

Joli tableau de deux marins tout à l’heure sur le ponton. Drôles, vifs d’esprit et en pleine forme. Evidemment déçus de cette quatrième place mais extrêmement ravis d’en avoir terminé sans grosse casse. Un foil bâbord qu’il a fallu bricoler « et que qu’on a failli perdre dix fois et un gennaker en mauvais état », constatait Yvan Bourgon. Sinon quoi d’autre à déplorer, mis à part cette quatrième place sur laquelle Yvan Bourgnon est longuement revenu ? « C’est ça joué à peu. A la sortie de Manche on avait 50 milles de retard. On cravaché pour refaire notre retard. A Gibraltar on était quatre bateaux alignés. Malheureusement notre décalage Ouest par rapport à Gitana 11 à ce moment là, allez! pas plus de 30 milles en latéral, donne au bout du compte 500 milles dans la gueule à l’arrivée. ».

Les gars de Brossard on raconté un joli planté au Cap Finisterre. « Un seul », souriait Jacques Vincent, le visage mangé par la barbe, « mais il avait vraiment de la mer. » Yvan est revenu sur la course de Groupama 2 et sa faculté « à fermer la porte », comme il l’avait déjà dit dans une vacation : « Groupama est passé au Canaries, pas nous. Ca c’est joué à une poignée d’heure. Tous nos passages ont été en retard : Madère, les Canaries, le Cap Vert. En plus le Pot au Noir, on l’a passé à 13 noeuds de moyenne. Donc aucune chance de revenir dans le match pour nous! Pour le moral ça été parfois un peu dur mais on s’est accroché. On n’a jamais lâché ». Jacques opinait du chef en se marrant. Ils sont ensuite revenus sur leur entente qui, à les écouter, fut parfaite : « Il a réussi à me supporter pendant 11 jours ; pour ça Jacques est un mec exceptionnel », a dit Yvan.

Et Jacques, qu’est qu’il a dit ? Il s’est marré encore une fois. Sûrement pour ça qu’il est qualifié de meilleur équipier du monde : ultra compétent, bosseur infatigable et toujours d’une humeur joyeuse. L’arrivée des deux hommes fut un peu triste toutefois parce qu’elle marque la fin du partenariat de Brossard. Pas d’amertume, mais une réflexion, qui en dit long, faite par Jacques Vincent : « Au Havre il y avait quinze personnes qui bossaient sur le bateau et là il n’y en a plus que deux : nous. »

Yvan a tenu toutefois à remercier son sponsor « pour ces trois ans de partenariat. Je vais repartir sur d’autres aventures : la Québec Saint-Malo, le record de l’Atlantique en solitaire ». Yvan a avoué qu’il avait le projet de s’attaquer « au tour du monde à l’envers en muliti » Ce qui n’a jamais été fait. A cette nouvelle, sortie sur le ton de la conversation, Jacques Vincent, pas le genre de mec à se laisse démonter, a sifflé : « Tudieu ! ».

Imoca : Cheminées Poujoulat passe devant
Le triangle isocèle du Pot au Noir n’est plus qu’une boule qui déplace et qui joue des tours de cochon à la flotte. La tête de la flotte n’a plus de vent. Ecover III avait empanné ce matin pour se recaler sur la route directe. Gitana Eighty, qui à l’instar de son aîné Gitana 11 qui avait coupé le fromage du Pot au Noir, se trouve collé sur le papier tue-mouche. Sale coup ( 2 noeuds ce matin et 5, 4 ce soir). Chemininées Poujoulat (Stamm-Cariou) a pris le commandement à 16 heures. Le vent revient dans l’Ouest. Bon pour les gars de VM Matériaux ? Faut voir car ensuite la route se fait au près. Dans tous les cas cette course est exaltante pour les suiveurs. Pour les équipages c’est une autre paire de manches car les hommes sont vraiment à la peine.

Multi 50 pieds : Crêpes Whaou ! passe en boucle son grand tube
C’est un peu toujours la même litanie. Crêpes Whaou, à présent dans le Pot au Noir, mène deux flottes, la sienne et celle des Imoca, Laiterie de Saint-Malo s’accroche, mais à 225 milles, Croisières A Caseneuve suit, quoiqu’un peu distancée aujourd’hui, elle est 220 milles de Laiterie de Saint-Malo, Nim Intérim Management joue au chat et à la souris avec Négocéane et d’ailleurs est passé devant les Langevin cette nuit. Enfin, le couteau Suisse, Victorinox fait un peu cavalier seul, parce qu’il a peu à craindre de DZ Energie.com et que Négocéane a trop d’avance sur lui (plus de 150 milles).

Class40 : Telecom Italia, toujours souverain
Les Class40 poursuivent leur descente vers l’archipel du Cap Vert dans l’alizé, toujours de secteur nord-est, qui se renforce peu à peu. La course de vitesse continue : chacun des 30 duos se concentre sur les réglages et enchaîne régulièrement les empannages. « Telecom italia » reste le maître à ce jeu, toujours en phase avec les petites variations de vent.

Photo: Jacques Vincent et Yvan Bourgnon – © MOCHET Marcel / AFP

– CP –

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