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A bord de Shamrock V le sage
Mis à l’eau en 1930, Shamrock V est le tout premier voilier construit selon les règles de la classe J qui venait d’être créée une année plus tôt.
La classe J, inspirée par les travaux de Nathanael Herreschoff, permit aux voiliers s’affrontant lors de la coupe de l’America d’avoir des caractéristiques identiques. Elle fit aussi abandonner le gréement aurique au profit du gréement bermudien. De plus, comme cette jauge tenait compte de la finesse de la coque, elle engendra des bateaux racés et harmonieux. A l’image de Shamrock V que commanda Sir Thomas Lipton pour enfin réaliser son rêve : gagner la coupe de l’America.
Malheureusement pour l’Irlandais, son cinquième et dernier «trèfle», dessiné par Charles Nicholson et construit aux chantiers Campers et Nicholson, ne lui permettra pas non plus de remporter la tant convoitée aiguillère.
Le nouveau départ
Sir Thomas Lipton meurt en 1931 et Shamrock V est ensuite vendu à de nombreuses reprises. Après avoir subi une très importante restauration en 1967, il retourne à terre en 1999, au chantier Pendennis de Falmouth où notamment, ses voiles et ses écoutes sont remplacées. Et depuis sa remise à l’eau en avril 2000, il n’a cessé de naviguer sur toutes les mers du monde. En cette année 2005, un long périple en Méditerranée l’a conduit en Corse puis en Grèce, avant de le mener à la Monaco Classic Week où l’attendent deux autres Classe J, Velsheda et Ranger. Shamrock V a fait évoluer sa magnifique silhouette sur les eaux monégasques avant de se rendre aux régates royales de Cannes et aux voiles de Saint-Tropez. Enfin, il rejoindra Gênes pour y passer l’hiver en attendant de reprendre la mer au printemps prochain.
Un parfum de régates d’antan
Ce jeudi 15 septembre 2005, dans le port de Monaco, il a fière allure le doyen des Classe J. Sa mythique coque verte de plus de 36 mètres brille au soleil, tout comme ses imposants Winchs qui trônent sur le long pont en Teck. Le silence se fait à bord lorsque nous appareillons tranquillement pour rejoindre la zone de régate. Grand voile, trinquette et foc établis, nous franchissons la ligne de départ pour une demi-heure de bords de près. Avec un vent de six nœuds, le bateau se déplace avec sérénité à pratiquement quatre nœuds. Les manœuvres sont exécutées en silence, le capitaine fait passer les 148 tonnes de Shamrock V d’une amure à l’autre sans aucun heurt. Barré avec finesse, le bateau se glisse sur la mer légèrement ridée sans aucune contrainte. Tandis qu’à bord chaque membre de l’équipage s’active, tout autour, les yachts de la belle époque effectuent un somptueux ballet.
Peu de vent mais beaucoup de plaisir
Comme la brise est trop faible, la bouée sous le vent est inatteignable. Nous regagnons donc le port de Monaco en régatant pour le plaisir et en effectuant des bords qui nous font croiser les autres voiliers. Capitaine Georges multiplie les virements, et les marins à leurs postes répondent rapidement à ses ordres. Ensuite, ils retournent à leurs occupations : Bruce, Matt et Will s’installent à l’avant en attendant la prochaine manœuvre, Cathy et Wendy s’occupent des passagers et parfois de leur bronzage, Scott love une nouvelle fois son immense écoute de grand voile, et le chef Bertrand s’éclipse du pont pour rejoindre sa cuisine. Dans cette ambiance de tranquillité et de sérénité, Shamrock V fait majestueusement cap vers le port. Comme le vent forcit légèrement, il accélère progressivement, et soulève une jolie vague d’étrave qui caresse ses flans. A la fois élégant et robuste, ce coursier procure une incroyable sensation de puissance et offre du bonheur à ses passagers ainsi qu’aux spectateurs. Enfin, le légendaire voilier vient lover sa longue silhouette au milieu des bateaux déjà à quai. Malgré la fin de cette journée à bord de Shamrock V, mené avec douceur et respect par un équipage compétent, le délicieux bien-être ressenti perdure.
Fiche Technique sur NauticNews de Shamrock V.
– NG –
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