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Audi MedCup 2011 : Quantum déroule à Cascais

Audi MedCup TP52 Quantum vainqueur Cascais

Equipage rodé, mécanique huilée, prototype paré : Quantum n’a pas fait dans le détail après une entame en demi-teinte lors des trois premières manches. Car ensuite, les Américains ont mis le turbo en cumulant au final cinq victoires de manche sur les neuf régates programmées ! Ils devancent ainsi très largement au classement Container (GER) et Audi Azzurra Sailing Team (ITA). Les conditions météorologiques qui ont sévi pendant les cinq jours du Trophée de Cascais, en grimpant même d’un cran au fil des jours pour finir avec plus de vingt-cinq nœuds, ont semblé avantager le nouveau plan de Marcelino Botin. Cependant, Quantum, très à l’aise dans la brise au près, a également su bien se positionner au départ et virer de bord rapidement pour faire marcher ces TP-52 qui dépassent les neuf nœuds au près à 35° du vent réel. Les différences de vitesse entre les sept bateaux présents au Portugal étant infinitésimales, c’est la capacité à naviguer dans du vent clair, c’est à dire dégagé de ses adversaires, qui permettait de grappiller le tout petit plus qui permettait d’acquérir… une vingtaine de mètres d’avantage à la bouée au vent, mouillée à deux milles du départ!

Compression aux bouées

Alors le premier enroulement avait des allures de marmite quand trois, voire quatre bateaux convergeaient en même temps à quelques dizaines de centimètres les uns des autres. De fait, être le premier à la bouée au vent, permettait le plus souvent de créer l’écart, mais pas forcément d’assurer la victoire car les TP-52 déboulaient à plus de vingt nœuds sur cette mer bien formée et le gain d’un seul petit surf supplémentaire pouvait suffire à revenir au contact. Les embouteillages à la porte sous le vent le confirmaient : rien n’était totalement acquis car les manœuvres devenaient de plus en plus éprouvantes au fil des manches et les machines tout juste sorties de leur chantier, découvraient aussi ces conditions musclées. Trois hommes à la mer chez les Russes suite à une rupture de filière, un spinnaker chaluté pour les Italiens, un génois endommagé pour les franco-germaniques, un winch bloqué chez les Suédois… la liste des petites ou moyennes avaries subies sur ces cinq jours est longue. Et de fait, les Américains n’ont pas connu de problèmes particuliers et même s’ils ont commencé par faire chauffer le moteur en douceur sur les trois premières manches, une fois calés, ils ont enclenché le turbo sur leur diesel ! Il faut dire que le barreur Ed Baird remplaçait Terry Hutchinson pris par la prochaine Coupe de l’America : avec Adrian Stead à la tactique et Kevin Hall à la stratégie, la cellule arrière américaine a été impressionnante par ses décisions sans faille. Et le trio a parfaitement enfoncé le clou en cherchant systématiquement à gêner ses adversaires au louvoyage en leur virant dessus pour créer un peu plus de décalage. Bref, seuls leurs vents arrières étaient un peu moins percutants car les nouveaux plans Rolf Vrolijk semblaient légèrement plus à l’aise que les deux prototypes de Marcelino Botin.

Audi MedCup TP52 bouee Cascais

Des novices percutants

Certes, l’équipage de Quantum n’est pas un nouveau venu sur le circuit Audi MedCup et l’expérience a parlé dans la brise. Car il faut tout de même noter que quatre autres teams claquent une manche, à l’exception des franco-germaniques qui n’ont pas encore trouvé le mode d’emploi, et des Allemands qui terminent seconds, grâce à leur remarquable régularité. Il faut souligner que Markus Wieser et son équipage international débutaient sur le circuit des TP-52 ! Ce qui démontre une grande capacité d’adaptation des hommes de Container. Tout comme Niklas Zennström qui remporte brillamment le parcours côtier : Ràn sera un très sérieux client lors du prochain Trophée de Marseille du 14 au 19 juin prochain. Et si les Italiens doivent contenir leur fouge pour mieux scorer parce qu’ils perdent des places sur une accumulation de petites fautes, les Russes sont aussi en embuscade, mais ils leur manquent encore un peu de pratique sur leur nouveau Synergy. Quant aux Espagnols, leur Bribon (ex-Matador 2009) n’a rien à envier aux derniers-nés puisqu’il remporte avec panache la troisième manche, mais ses départs n’étaient pas toujours à la hauteur et plusieurs problèmes techniques l’ont pénalisé. Alors si les TP-52 ne sont pas des monotypes, ils en ont la saveur car le différentiel est… quantique ! Les résultats de chaque manche s’expliquent plus par le positionnement au départ, la capacité à tenir une situation difficile quand un adversaire vient vous chercher, la décision d’empanner ou pas à la bouée au vent, la réactivité des tacticiens, l’agilité des équipiers lors des manœuvres. De toutes petites différences qui font qu’un Quantum additionne les quanta !

Tags sur NauticNews.com : Audi MedCupTP-52

Résultats complets : Site de l’Audi MedCup

Crédit photos : Stefano Gattini_Studio Borlenghi – Ian Roman / Audi MedCup

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