Brest Atlantiques : Vol au-dessus de 30 nœuds au large de Gibraltar
Après 30 heures de course, les quatre trimarans engagés sur Brest Atlantiques évoluent déjà au large de Gibraltar, alignant pour la plupart des moyennes aux alentours de 30 nœuds et des pointes au-delà des 40. Au programme de la deuxième nuit, un empannage à caler entre les Açores et Madère avant un tout schuss vers l’équateur.
Ils ne traînent pas en route ! Partis prudemment mardi dans une Mer d’Iroise très agitée, les quatre trimarans engagés sur « Brest Atlantiques » ont peu à peu allongé la foulée en même temps qu’ils lâchaient des ris dans leur grand-voile et déployaient les voiles d’avant, profitant d’angles de vent favorables (nord-ouest) et d’une mer peu à peu aplanie, propices à de la très haute vitesse. Les vidéos du bord envoyées par des media men bien secoués par cette entrée en matière plus que tonique sont assez impressionnantes, entre sifflements incessants, gerbes d’écumes et pointes au-delà des 40 nœuds !
Et si les premières heures ont été plutôt prudentes, au point que deux des quatre bateaux, le Maxi Edmond de Rothschild (Franck Cammas/Charles Caudrelier) et Actual Leader (Yves Le Blevec/Alex Pella), ont choisi une route plus abattue dans le Golfe de Gascogne et un passage à l’est du DST (zone de séparation du trafic) du Cap Finisterre, ils sont désormais tous passés en mode régate, notamment en tête de flotte où le Trimaran Macif (François Gabart/Gwénolé Gahinet) et le Maxi Edmond de Rothschild ne se sont pas lâchés de l’après-midi de mercredi, avec quasiment la même distance parcourue et une moyenne très proche (28-29 nœuds).
Derrière, alors qu’ils évoluent tous au large de Gibraltar (908 milles parcourus en tout par le Trimaran Macif au classement de 16h), Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville/Jean-Luc Nélias) ne lâche pas de terrain, pointé à 54 milles du leader, tandis qu’Actual Leader, ralenti au passage du Cap Finisterre dans une petite zone de molle, est pointé à 162 milles. « On a commencé à voler depuis hier soir, là, on glisse à 40 nœuds, nous sommes en tête, c’est cool. On a réussi à ne rien casser dans le Golfe de Gascogne, à trouver le bon compromis entre vitesse et préservation du bateau », s’est félicité mercredi dans la journée François Gabart dans une vidéo envoyée par son media man Jérémie Eloy.
La suite du programme ? Le spécialiste du routage Christian Dumard, qui travaille avec la direction de course explique : « Ils finissent actuellement de contourner l’anticyclone des Açores par le sud dans une mer qui s’est bien lissée, c’est ce qu’on appelle faire une aile de mouette, ensuite, ils vont empanner, sans doute dans la nuit, entre Madère et les Açores, et faire route plein sud vers Rio. » Où les premiers sont attendus en à peu près 7 jours de mer…
Le mot de la direction de course (Jacques Caraës) : « Ce matin, le vent était encore assez irrégulier en force et en direction, on a vu qu’Actual Leader était tombé dans une grosse molle, mais depuis, c’est assez, voire très rapide, ils font un cap au 220, à environ 30 nœuds de moyenne. Nous n’avons reçu aucun appel, preuve que les bateaux et les bonhommes vont bien. Le prochain enjeu pour eux est le déclenchement de l’empannage avant de faire route au sud. A bord, même si la mer est mieux rangée que la nuit dernière, ça doit secouer, ils sont souvent pas loin des 40 nœuds, le media man doit bien s’accrocher dans ces conditions. Et il y a sans doute pas mal de fatigue, car ils n’ont probablement pas beaucoup dormi la nuit dernière et c’est difficile de trouver son sommeil quand ça secoue comme ça. »
Crédit Photo : Yann Riou / PolaRYSE / Gitana SA
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– CP –
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