Rolex Fastnet : Dix sur dix pour les duos français
Leur victoire dans la RORC Channel Race fin juillet laissait présager une belle performance sur la course du Fastnet, et c’est chose faite : le duo père et fils Alexis et Pascal Loison s’impose brillamment dans l’édition 2013 de la Rolex Fastnet Race.
Si cette grande course au large peut se courir en double depuis longtemps déjà, c’est la première fois en 88 ans d’histoire que la Rolex Fastnet Race est remportée par un équipage de cette configuration.
Le JPK 1010 de 33 pieds de long (10m), Night And Day, a franchi la ligne d’arrivée à Plymouth jeudi 15 août à 7h19mn57s heure locale, après avoir parcouru les 611 milles du parcours en 3 jours, 18 heures, 29 minutes et 57 secondes. Sous la jauge IRC, en temps compensé, ils terminent 33 minutes et 17 secondes devant le second Foggy Dew, un autre JPK 1010 français skippé par Noël Racine.
Les vents soutenus et les allures portantes en fin de course ont sans doute bénéficié aux plus petits bateaux, mais le JPK 1010 est sans conteste un monocoque très compétitif car cinq d’entre eux ont terminé parmi les 11 premiers en IRC cette année. « Le JPK est un excellent bateau dans toutes les conditions, que ce soit au près ou au portant ».
Et les Loison père et fils sont eux aussi très compétitifs. Leur victoire cette année fait suite à une première performance dans la Rolex Fastnet Race en 2005 où ils s’étaient imposés en double sur leur ancien Night And Day, un J/105, et avaient terminé seconds dans la catégorie IRC 2.
A Cherbourg où ils vivent, Pascal, 53 ans, est chirurgien, et Alexis, 29 ans, est skipper professionnel. Il court depuis huit ans en Figaro. Il a notamment participé à la Solitaire du Figaro où il a terminé huitième l’année dernière et neuvième cette année.
« Et les conditions que nous avons eues n’étaient pas faciles pour les équipages en double, avec un long bord de largue sous spi, qui n’est pas évident à gérer quand on est deux. »
Plusieurs grands noms de la Solitaire du Figaro étaient au départ de la Rolex Fastnet Race cette année, notamment le vainqueur de l’édition 2012 et 2013 Yann Elies, qui naviguait sur l’IMOCA 60 Cheminées Poujoulat, mais aussi Michel Desjoyeaux, sur l’IMOCA 60 MACIF, et un autre double vainqueur de la Solitaire, Armel le Cleac’h, à la barre du maxi-trimaran Banque Populaire.
« Je crois que le bateau a fait beaucoup dans notre victoire », confie Alexis. « Et puis nous naviguons tout le temps ensemble et nous avons de bonnes connaissances en matière de tactique. Nous avons veillé à bien dormir et nous avons eu une météo favorable. »
Comparativement aux autres JPK 1010, Alexis tente de comprendre ce qui a fait la différence avec les équipages complets. « Avec Foggy Dew, ce n’est pas une question de tactique. Je crois que nous avons un meilleur spi et une meilleure vitesse ».
Pendant la course, le plus grand dilemme était de choisir comment négocier la Ligne de Séparation des Eaux au large de Land’s End.
« Sur les grandes décisions, nous discutons beaucoup… mais nous ne sommes pas toujours d’accord », reconnaît Pascal.
Les Loison ont finalement opté pour le nord, avant de virer pour mettre le cap à l’ouest en laissant les îles Scilly à babord. Ils ont ensuite reviré nord pour rejoindre le phare du Fastnet, où ils ont alors profité d’un vent adonnant qui leur a permis de faire un belle courbe jusqu’à la marque suivante.
Après avoir passé la marque Pantaenius, « nous étions à fond, tout en restant vigilants », précise Alexis. « Nous sommes revenus du Fastnet sous petit spi. C’était un grand moment ».
Le Président du RORC, Eddie Warden Owen, s’est dit impressionné par la performance des Loison. « Ils ont été brillants. C’est la première fois dans l’histoire du Fastnet qu’un équipage en double remporte la course. C’est un résultat exceptionnel».
« La performance de Night And Day est vraiment extraordinaire car dans une course aussi tactique, ils ont battu un équipage complet, et un très bon, sur un bateau du même type ». Foggy Dew termine second du général cette année, après avoir terminé second en IRC 3 en 2011.
La victoire de Night And Day montre aussi qu’il est possible pour de petits bateaux de remporter la Rolex Fastnet Race, comme l’avait fait le Nicholson 33 français Iromiguy en 2005, skippé par Jean-Yves Château.
« C’est l’une des raisons du succès de la Rolex Fastnet Race », poursuit Warden Owen. « Pour ces équipages semi-amateurs qui naviguent en famille ou entre amis, naviguer au milieu de la flotte ou à l’arrière, ce n’est pas juste un défi. Ils ont de véritables chances de gagner la course ».
Crédit Photo: Rolex / Kurt Arrigo
Tags sur NauticNews: Rolex Fastnet
– CP –
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