Vendée Globe : à 80 milles sous la latitude de Gibraltar
François Gabart (MACIF) a repris de la vitesse et des milles sur son concurrent direct ce matin. Malgré la perte de sa quille, Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) maintient pour l’instant le rythme devant Alex Thomson pendant qu’à 2300 milles du leader, Jean Le Cam (SynerCiel) et Mike (Golding) commencent à entrevoir l’équateur. En queue de flotte, la navigation est toujours rapide au portant.
François Gabart (MACIF) a décrit un bel arc cette nuit en enroulant la bordure du centre de l’anticyclone des Açores. Pour contourner cette zone de haute pression relativement stationnaire, avec une tendance à légèrement descendre vers le sud, le jeune leader a visiblement choisit un contournement pas très large qui devrait lui permettre de toucher la dorsale au nord et retrouver rapidement une bonne pression dans les voiles. Il est de fortes chances pour que le skipper de MACIF passe sous l’archipel qui a donné son nom au fameux anticyclone, vraisemblable dernière réelle difficulté météorologique avant le grand sprint final vers Les Sables d’Olonne. A la latitude de Rabat, dans le nord du Maroc, c’est un vent de 10-15 nœuds de sud-sud-ouest qui devrait pousser très prochainement François Gabart, avec un angle parfait pour optimiser la marche du bateau. Et de fait, le leader bénéficie depuis cette dernière heure d’une bien meilleure vitesse de rapprochement au but (la fameuse VMG) bien supérieure à celle de son fidèle concurrent Armel Le Cléac’h (Banque Populaire). 11 noeuds contre 7,7 pour le poursuivant qui a visiblement tenté de couper un peu plus court et navigue ce matin dans des vents de sud-ouest de 8-10 nœuds…et de fait le skipper du bateau bleu et blanc a perdu un peu de terrain ce matin. De 85 milles hier, son retard s’étend ce matin à près de 120 milles. Un écart toujours faible mais qui devrait augmenter encore dès que François Gabart accélèrera significativement.
Trajectoires bientôt convergentes
Privé de sa quille, ballasts remplis au maximum pour assurer la meilleure stabilité possible au bateau, Jean-Pierre Dick (Virbac Paprec 3) est toujours troisième ce matin et fait cap au nord au travers, dans un vent d’est de 13-14 nœuds, à la vitesse très honorable de 11 nœuds. Il perd cependant logiquement du terrain sur Alex Thomson (Hugo Boss), qui n’est plus qu’a 170 milles du skipper niçois. Toujours un peu plus décalé à l’ouest avec un angle un peu plus serré par rapport au vent, l’Anglais évolue à la latitude de la frontière entre la Mauritanie et le Maroc. Il devrait bientôt s’aligner dans le sillage du bateau bleu car devant l’étrave des deux concurrents se présente un passage étroit entre deux zones de hautes pressions, passage déjà emprunté par les deux leaders.
L’équateur dans deux jours
A près de 2300 milles des leaders, en cinquième position à 110 milles de Recife et 500 milles de l’équateur, Jean Le Cam (SyneCiel) poursuit sa trajectoire le long des côtes du Brésil. Après s’être recalé devant l’Anglais Mike Golding (Gamesa), 15 milles seulement dans son tableau arrière (avec toujours un décalage latéral de 50 milles), le skipper breton était légèrement plus rapide que son concurrent direct ce matin (11,2 contre 10,7 nœuds de moyenne ces dernières 24 h) dans des conditions de vent et de mer très maniables et agréables (entre 12 et 14 nœuds de nord-est)…enfin ! 300 milles derrière, en 7ième position, les conditions de progression sont plus compliquées pour Dominique Wavre (Mirabaud), toujours au près serré dans un vent faible de nord-nord-est et une mer relativement formée. Il progresse tout de même à une dizaine de nœuds, toujours sur une route médiane entre Javier Sanso (Acciona 100 % EcoPowered) à l’est et Arnaud Boissières (Akena Verandas) à l’ouest. Respectivement 8ième et 9ième, l’Espagnol et le Sablais affichent les deux plus faibles progressions de ces dernières 24 avec 153 et 174 milles parcourus seulement, la faute à des vents très faibles et de face pour Javier Sanso, qui en plus l’oblige a beaucoup manœuvrer, et la faute à la traversée d’une nouvelle zone sans vent pour le skipper d’Akena Vérandas. A 220 milles de Porto Seguro, dans le nord-est du Brésil, Arnaud Boissières devrait cependant retoucher du vent rapidement.
Meilleures progressions à l’arrière
A 300 milles du Sablais, le sort météorologique de Bertrand de Broc (Votre Nom autour du Monde avec EDM Projets) est bien différent. Dans un bon vent de sud-est de 15-16 nœuds, le skipper aux 4000 partenaires file sur la route directe à 15 nœuds de moyenne depuis 24 h, soit la meilleure progression de toute la flotte (364 milles)…un rapprochement significatif devrait s’opérer à l’approche de l’équateur avec les retardataires du club des cinq. L’écart avec Tanguy de Lamotte (Initiatives-cœur) est maintenant passé à 350 milles. Le skipper au grand cœur est maintenant dans la longitude exacte de Bertrand de Broc, avec Rio de Janeiro en latitude a équidistance entre les deux bateaux. Les deux skippers devraient conserver une route près de la côte brésilienne et être confronter prochainement à une baisse significative du vent. Quant à Alessandro Di Benedetto (Team Plastique), il est un peu ralenti ce matin à l’approche d’une zone sans vent. Une période de calme peut-être bienvenue pour le skipper franco-italien qui vient de subir une série d’avarie et de blessures douloureuses ces derniers jours. Il affichait tout de même la troisième plus belle progression des dernières 24 h, à un peu plus de 4000 milles du leader.
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– CP –
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