Dans son dernier communiqué de presse, l’Association France Laser s’est insurgée contre la politique sportive de la Fédération Française de Voile. Cette dernière, via son vice-président, Jean-Pierre Churet en charge de la Voile légère, a une nouvelle fois ignoré toutes les recommandations exprimées par l’AFL qui pourtant depuis bientôt 40 gère les régates de Laser en France, et le classement national des coureurs. Affirmant vouloir développer la pratique féminine, la FFV a cependant de nouveau refusé de créer un titre de Championne de France de 4.7 alors que toutes les autres séries en disposent, y compris les séries de transition comme l’Optimist et le 420. Le 4.7, créé il y a 15 ans pour faciliter le passage des jeunes entre l’Optimist et le Laser Radial (support olympique féminin), est donc la seule série, malgré son nombre de représentants, une centaine dont 35 filles, à faire courir les jeunes ensemble. « L’AFL n’est pas contre la mixité, explique Jean-Christophe Leydet chargé pour l’AFL des relations avec la FFV. Au contraire, nous tenons à cette mixité sur les épreuves de Laser, cela fait notre force. Mais pour une régate particulière comme celle du championnat de France, comptant pour le classement des clubs, il nous parait cohérent de faire régater séparément filles et garçons ».

Série de transition ou de réduction ?

La Fédération Française refuse de mettre les jeunes dans des formats de régates identiques aux autres supports. Elle interdit une confrontation des coureurs à l’international. Pourtant, les garçons et les filles qui sortent de l’Optimist ont déjà l’habitude de ces épreuves. Les priver d’emprunter cette voie, créée justement pour faciliter le passage vers le Radial (puis le Standard pour les garçons), met un frein parfois fatal à leur progression. Pour les filles, régater sur le circuit international de 4.7 est particulièrement important si elles souhaitent ensuite performer sur un support où se retrouvent les meilleurs athlètes mondiales. Les champions actuels ont souvent performé en 4.7. C’est encore le cas récemment avec Pernelle Michon, 3^ème des derniers championnats d’Europe Radial -21 ans. Elle est issue du circuit 4.7 où elle y a notamment décroché le titre mondial en -16 ans (2008). « Le décalage de niveau en Laser 4.7 entraîne une décalage par la suite », précise Jean-Luc Michon, président de la Classe Laser au niveau européen. Pour l’heure, les trois années 4.7 constituent plus des années de réduction de la pratique que de transition. « Comment peut-on envisager d’améliorer nos résultats lors des confrontations internationales avec un tel programme minimaliste et nombriliste ? » s’interroge Christelle Marsault, présidente de l’AFL.

Appel.

« Pour la FFV, les séries de transition permettent aux jeunes de repousser le moment de choisir définitivement leur support », explique Christelle Marsault. « Soit. Mais si les jeunes ne sont pas certains de leur choix de support, hésitent-ils aussi sur leur identité sexuelle ? Regrettant que la fédération reste sourde à ses demandes qui semblent s’inscrire pourtant pleinement dans les objectifs de la politique sportive actuelle, la présidente de l’AFL encourage les filles à se manifester. Du 1^er au 4 Novembre, 4.7, Radial et Standard se retrouvent à Hourtin pour le Grand Prix de l’Armistice afin de célébrer la fête du Laser. L’AFL y tiendra son Assemblée Générale annuelle à laquelle tous les 728 membres de l’association, qui organise des régates au niveau local (Ligues), régional (5 championnats annuels), national (4 événements) ou international depuis bientôt 40 ans, sont invités à prendre part. Tous les Laseristes sont encouragés à venir réagir aux décisions des instances fédérales en matière de politique sportive du Laser et à son absence d’écoute, semble-t-il, des membres agissant directement sur le terrain.

Plus d’informations : Site de l’Association France Laser

Crédit photos : Championnat Europe Laser 4.7 2012 / JL Michon

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