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Nicolas Troussel vainqueur de la 39e Solitaire du Figaro
08/2008 –
Arrivé à l’Aber Wrac’h en 18e position à 2h03 du vainqueur de l’étape Frédéric Duthil, Nicolas Troussel (Financo) remporte la reine des courses en solitaire pour la deuxième fois de sa carrière, après un premier sacre en 2006. Gildas Morvan (Cercle Vert) et Frédéric Duthil (Distinxion Automobile), lauréats des étapes 2 et 3, complètent dans l’ordre le podium du classement général avant jury de La Solitaire du Figaro.
Cette victoire, Nicolas Troussel la doit à une course exceptionnelle entre La Rochelle et Vigo, une guerre dans la pétole, soldée par une arrivée en Espagne avec plus de 5h33 d’avance sur son dauphin Christian Bos et 6h31 sur Frédéric Duthil. Aucune des deux étapes suivantes n’ont permis à ses adversaires de combler cet écart. Troussel ne leur en a d’ailleurs pas laissé l’opportunité. A Cherbourg-Octeville, au terme d’une très longue bagarre sous spi, il termine, après avoir remonté de nombreuses places, sur les talons du vainqueur Gildas Morvan. Dans cette ultime confrontation jusqu’à l’Aber Wrac’h, il a encore une large marge de plus de 6 heures et peut se permettre de signer une manche en demi-teinte, résultat d’un coup risqué dans le nord sur le long bord de près…
Troussel : un talent salué de tous
Le scénario de sa « succès story » n’est pas sans rappeler celui de 2006 où le navigateur avait « tué la course » dès la deuxième étape à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, creusant déjà des écarts exceptionnels avec ses poursuivants. Cette fâcheuse tendance à frapper un grand coup pour mettre un terme aussi prématuré que définitif aux espoirs de tous les prétendants à la gloire, commence à précéder la réputation de ce jeune père de famille de 34 ans.
Après le fameux « Pécab’ » en 2006, bref slogan laconique, à l’image d’un skipper peu disert, cette 39e édition de La Solitaire vient de consacrer une nouvelle expression : « faire une Troussel ». Comprenez : mettre 6 heures à tout le monde et tuer la course en une seule étape.
Pourtant, derrière les petites phrases anecdotiques, il y a du génie et une vraie maîtrise, que ses adversaires saluent unanimement. Frédéric Duthil le premier : « Nico a navigué super propre sur les deux premières étapes. Sur la première, j’étais avec lui quand il est parti. Moi j’étais naze et lui avait encore la force et la lucidité de tenter des petits coups, d’aller chercher des choses. Et cela n’a rien à voir avec la chance, ça s’appelle le talent ».
Le secret du marin de Plougasnou ? Probablement une grande confiance en ses propres capacités, après 8 participations à La Solitaire. « Depuis quelques années, je navigue comme ça, en croyant en ma stratégie Je ne suis pas forcément intuitif, j’essaie surtout de penser à long terme. Et puis quand ça marche, c’est un peu la spirale. Peut-être que j’ai cette réussite-là en plus. Et puis je suis assez sûr de moi, ou en tout cas, je suis confiant, depuis plusieurs années, dans ce que je suis capable de faire » confiait-il à Cherbourg-Octeville.
La meilleure performance de Morvan
Pour grimper sur le podium de cette 39e édition, il fallait gagner une étape. C’est ce qu’ont réussi à faire Gildas Morvan (Cercle Vert) et Frédéric Duthil (Distinxion Automobile)… Déjà trois fois 3e en 1999, 2000 et 2001, Gildas Morvan signe chez lui à l’Aber Wrac’h son meilleur résultat, après 13 participations. « Même si j’étais venu pour la gagne, je pense quand même que j’ai fait une belle solitaire. Tout s’est joué sur la première étape où Nicolas (Troussel) a un peu tué la course. Il a super bien navigué. Quant à moi, je connaissais déjà la place de 3e pas celle de deuxième, alors ça c’est fait… mais je serai obligé de revenir l’an prochain pour gagner ! »
Duthil, très solide troisième
Troisième au classement général avant jury, Frédéric Duthil, reviendra lui aussi, sans aucun doute. Le skipper de Distinxion Automobile peut s’enorgueillir de deux excellentes années sur La Solitaire. En 2007, il avait été un des hommes forts de l’épreuve. Il y avait remporté deux étapes pour finir 2e au général, juste derrière Michel Desjoyeaux. Cette année, ce semi-professionnel issu de la voile olympique a encore gagné en consistance : « C’est rigolo : Nicolas (Troussel) gagne la première étape et va gagner le général, Gildas (Morvan) gagne la deuxième et va finir 2e et moi je gagne la 3e et je vais finir troisième. On en a bavé mais ce qui me rassure, c’est que je deviens vraiment régulier, cette saison je ne suis pas descendu du podium, je commence à devenir régulier, c’est le plus dur. Je pense que j’ai gagné en polyvalence, en régularité, en opiniâtreté. »
Dans leur sillage, Erwan Tabarly (Athema) fait un retour très remarqué sur la course après une année d’absence et reste fidèle à sa réputation de champion de la régularité. Sur le podium virtuel à Cherbourg-Octeville, il se fait piquer la 3e place par Frédéric Duthil dans l’ultime étape et se retrouve avec la « médaille en chocolat » autour du cou. Sans aucune amertume.
A souligner, plutôt deux fois qu’une, l’excellente Solitaire de Jeanne Grégoire (Banque Populaire), régulière aux avant-postes sur les 3 manches. Cinquième, c’est de loin le meilleur résultat de Jeanne en 7 participations. Elle égale ainsi la prestation de l’Anglaise Clare Francis en 1975, jusqu’à présent meilleure performance féminine sur la course.
François Gabart, un bizuth heureux
Terminons avec le premier du classement provisoire Bénéteau des bizuths, François Gabart. Sacré Espoir Région Bretagne cette année, le jeune skipper de 25 ans prouve d’une part la pertinence de ces sélections opérées par le Centre d’Entraînement de Port La Forêt et d’autre part qu’il fait partie des futurs cadors de la classe. En dehors de la deuxième étape, François a très souvent joué dans le groupe des 15 premiers, au milieu de skippers bien plus expérimentés que lui. Pendant toute cette Solitaire, il a aussi répété qu’il prenait beaucoup de plaisir à découvrir les joies et les vicissitudes de la course. « Je m’attendais à plein de choses mais pas à ce que j’ai vécu. Il faut vivre cette course pour la comprendre. J’ai découvert plein de choses sur moi, sur mon envie de gagner, sur mes compétences. J’ai essayé de ne rien lâcher. La seule frayeur que j’ai eue c’était cette baleine croisée à quelques centimètres dans la deuxième étape. Sur la troisième, j’ai tout donné, c’était le sprint, j’ai même un peu de casse sur le bateau et je suis vraiment fatigué. Je m’attendais à prendre du plaisir et je me suis régalé !»
– CP –
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