Bavaria : Une stratégie de groupe qui tient la route?
Depuis sa création en 1978, Bavaria a toujours beaucoup fait parler de lui. Surtout qu’en à peine 10 ans, le constructeur allemand est devenu un incontournable du marché nautique. Fondant sa politique principalement sur la réduction des coûts, avec un processus d’industrialisation très moderne et une standardisation des éléments, Bavaria a produit 3 800 bateaux en 2007, avec seulement 657 collaborateurs. Après un creux l’an passé, 1 200 bateaux sont sortis des usines, sa production repart peu à peu à la hausse, et ses ambitions également. Inspiré par le monde automobile, Xavier Fiche, directeur de Yachting Sélection, l’importateur français de Bavaria, a expliqué à NauticNews.com que désormais le groupe souhaitait devenir le « Volkswagen » du nautisme. Cette politique passe par des gammes de bateaux (voile et moteur) entièrement renouvelées et par la constitution d’un grand groupe. Cela a commencé par l’acquisition début décembre de Del Pardo, propriétaire de Grand Soleil et Dufour. Et cela pourrait se poursuivre par celle d’un constructeur renommé de catamarans, dont l’offre manque au groupe allemand.
Une offre actuelle et variée.
Avec les salons d’hiver, Bavaria termine le renouvellement de ses gammes (voile et moteur) débuté en 2009. Au Nautic de Paris, le constructeur allemand a exposé les nouveaux Bavaria Cruiser 36, 40 et 45, dont les carènes sont toujours signées Bruce Farr. Le lancement du Bavaria 50 Cruiser est quant à lui réservé pour le prochain Salon de Düsseldorf. En moteur, la gamme a également été refaite avec l’arrivée des vedettes de 34, 38 et 43 pieds dessinées par BMW. Avec cette flotte récente et les deux nouvelles marques historiques (Dufour et Grand Soleil), l’offre de Bavaria est ainsi très étoffée. Son développement pourrait se poursuivre par, cela s’est murmuré au Nautic, l’intégration au groupe d’un constructeur de catamarans comme Fountaine-Pajot. Interrogé sur un éventuel partenariat, Jean-François Fountaine nous a répondu que cela n’était « pas exact ». De son côté, Xavier Fiche a expliqué à NauticNews.com que rajouter un tel nom à son offre globale serait forcément en adéquation avec la volonté de la marque allemande. Comme le marché nord-européen semble bien repartir, Bavaria pourrait prendre ainsi de cours le Groupe Bénéteau, qui cet été, a également approché Fountaine-Pajot, notamment pour sa division Trawler. Voulant concurrencer le leader mondial de la plaisance, une telle acquisition serait une beau fait d’armes dans la guerre économique entre les deux groupes. Il ne reste plus qu’à attendre le Salon de Düsseldorf pour savoir si la rumeur des allées du Nautic se concrétise. A moins que sur ses terres, Bavaria ne dévoile une toute autre piste.
Tags sur NauticNews.com : Chantier Bavaria – Nautic de Paris
– Farr Yacht Design
La gamme complète Bavaria sur NauticNews.com
Crédit photo : Bavaria-Yachtbau.com
-NG-
1 Commentaire
Bonjour
nota : cette approche est exclusivement réservée au segment bateaux à moteur , je ne maitrise pas le segment voiliers
Ancien directeur financier au sein du secteur de la distribution automobile , aujourd’hui consultant chez 2AC Finance ( Anticipation Accompagnement Conduite du Changement )je suis convaincu que le monde des industries nautiques souffre de trois phénomènes :
1/ manque d’industrialisation ( automatisation )à maxima de la production afin de réduire les coùts de production ( taux de MO trop important et valeur ajoutée trop forte )et accroitre la réactivit de fabrication par rapport au marché
2/ réseau de distribution non exclusif complètement opaque vis à vis du client final confusion forte dans l’esprit du client final
3/ négligence de l’activité occasion pas de réseau de vente spécialisé , comme pas de réseau exclusif de vente de bateaux neufs les occasions de la marques sont dévalorisées
BAVARIA s’inspire effectivement du secteur automobile , paradoxalement la force du groupe est sa jeunesse car BAVARIA ne souffre pas des acquis malins du monde du nautisme .
Remarque : Lorsque BAVARIA aura crée son réseau exclusif et construit son outil de production cet industriel commencera à « attaquer » les segments à volume à travers un réseau « badgé »
c’est à mon avis le seul moyen de capter des nouveaux clients ceux qui n’osent pas entrer dans le monde du nautisme parce que comparaison est toujours faite par ce client final avec l’activité automobile , aujourd’hui les réseaux commerciaux du monde du nautisme n’apportent pas les services de l’automobile
Qui aurait pu dire il y a 30 ans qu’un foyer modeste pourrait détenir deux véhicules ?
Qui aujourd’hui pourrait affirmer qu’un foyer sur deux qui réside ponctuellement au bord du littoral sera propriétaire d’un bateau motorisé ?
Quelques suggestions qui nécessitent un développement :
Commerce : créer une séparation franche entre les sociétés de distribution et les fabriquants ( même si l’actionnaire est identique )
Lisibilité / Transparence : Identifier les gammes d’une façon beaucoup plus rationnelle pour le client qui ne maitrise pas
– Pneumatique ( fonds souple)
– Semi rigide ( fonds dur)
– Rigide ( coque dur)
Les autres appellations concernent le traitement de l’agencement du pont donc arrêter de mettre en avant les options avant le produit le produit de base est une coque ouverte qui peut bénéficier d’agencements cela aura au moins le mérite de mettre en avant le premier prix celui le plus bas et ne pas affoler les nouveaux clients
Marketing : raffraichir à un rythme plus rapide les modèles ( le pont)
Industrie : accroitre la réactivité par rapport à la demande du marché , donc être sur le plan industriel créatif et réactif (connection directe entre bureau d’études et robots fabrication des moules )
Attitude commerciale : cesser de prendre le client pour un « gogo » souvenez vous de l’attitude du commercial lorsque vous avez acheté votre voiture en 1975
et pensez à l’attitude du « chargé de clientèle » qui vous a reçu en 2008 lorsque vous avez signé le bon de commande de votre nouveau véhicule .
L’avant dernier maillon de la chaine : fini le distributeur local multimarques incapable d’avoir le stock approprié , vive l’agent exclusif local représentant la marque et dépendant du concessionnaire secteur qui stock pour son réseau d’agents les pièces et accessoires livrables dans la journée au pire en J+ 1, le métier de l’agent local étant d’apporter sa connaissance du terroir ( places de port / port à sec/ Service avant vente et Après vente / stock à minima des rotations les plus fortes )
Le réseau de distribution comme pour le secteur automobile doit s’appuyer sur des groupes financiers ( plaques) dont la surface financière permet la maitrise du risque aussi bien pour le constructeur que pour le client final .
Conclusion : cette tribune est malheureusement trop étroite afin d’évoquer plus avant ce vaste sujet aussi j’aurai plaisir à débattre avec les interessés représentant d’un constructeur novateur actif désireux d’affiner sa stratégie cela passe certainement par des opérations de fusions acquisitions et cessions très fournies et aussi la mise en avant du financier pour développer le commercial .
Jean-François DELMAS